Pourquoi les Coréens refusent-ils mariage et enfants ?
Ce basculement s’exprime dans une scène banale mais hautement symbolique : à Séoul, les poussettes que l’on croise le plus souvent dans les parcs ne transportent plus des bébés, mais des chiens. En 2023, les ventes de landaus pour animaux ont dépassé celles destinées aux nourrissons. C’est dire à quel point les Sud-Coréens ont redéfini leurs priorités : élever un animal est jugé moins contraignant, moins coûteux et plus gratifiant que d’élever un enfant.
La racine de cette crise ne se résume pas à une simple question de choix individuel. Elle plonge dans l’ADN socio-économique d’un pays qui a fait du travail acharné sa religion. La culture professionnelle sud-coréenne, marquée par des horaires interminables, une compétitivité écrasante et une pression sociale omniprésente, laisse peu de place à la vie privée. Se marier, avoir des enfants ? Pour beaucoup de jeunes, cela équivaut à ajouter des chaînes supplémentaires dans un quotidien déjà saturé.
Depuis les années 1960, le pays avait même mis en œuvre des politiques anti-natales pour contrôler la croissance démographique. Des slogans officiels encourageaient les familles à se limiter à un ou deux enfants. Le résultat est aujourd’hui un paradoxe cruel : un pays qui a réussi son décollage économique grâce à une population nombreuse se retrouve piégé dans un déclin démographique brutal.
Les femmes coréennes sont en première ligne de cette mutation. Beaucoup estiment que la maternité est synonyme de sacrifices professionnels et personnels disproportionnés. Le marché du travail reste peu accueillant aux mères, avec une forte stigmatisation et un plafond de verre difficile à briser. Dans un contexte où le logement est hors de prix et où l’éducation des enfants absorbe une part énorme du revenu des ménages, avoir un enfant n’est plus perçu comme un choix rationnel.
Les enquêtes sont éloquentes : une majorité de femmes interrogées affirment ne pas vouloir d’enfants. Pour elles, la parentalité n’est plus un horizon désirable, mais un fardeau financier et psychologique. Même les initiatives publiques, comme les primes à la naissance ou l’allongement des congés parentaux, peinent à changer cette perception profondément ancrée.
La racine de cette crise ne se résume pas à une simple question de choix individuel. Elle plonge dans l’ADN socio-économique d’un pays qui a fait du travail acharné sa religion. La culture professionnelle sud-coréenne, marquée par des horaires interminables, une compétitivité écrasante et une pression sociale omniprésente, laisse peu de place à la vie privée. Se marier, avoir des enfants ? Pour beaucoup de jeunes, cela équivaut à ajouter des chaînes supplémentaires dans un quotidien déjà saturé.
Depuis les années 1960, le pays avait même mis en œuvre des politiques anti-natales pour contrôler la croissance démographique. Des slogans officiels encourageaient les familles à se limiter à un ou deux enfants. Le résultat est aujourd’hui un paradoxe cruel : un pays qui a réussi son décollage économique grâce à une population nombreuse se retrouve piégé dans un déclin démographique brutal.
Les femmes coréennes sont en première ligne de cette mutation. Beaucoup estiment que la maternité est synonyme de sacrifices professionnels et personnels disproportionnés. Le marché du travail reste peu accueillant aux mères, avec une forte stigmatisation et un plafond de verre difficile à briser. Dans un contexte où le logement est hors de prix et où l’éducation des enfants absorbe une part énorme du revenu des ménages, avoir un enfant n’est plus perçu comme un choix rationnel.
Les enquêtes sont éloquentes : une majorité de femmes interrogées affirment ne pas vouloir d’enfants. Pour elles, la parentalité n’est plus un horizon désirable, mais un fardeau financier et psychologique. Même les initiatives publiques, comme les primes à la naissance ou l’allongement des congés parentaux, peinent à changer cette perception profondément ancrée.
Quand la modernité menace la survie d’une nation : le paradoxe sud-coréen
Le malaise est renforcé par des contradictions symboliques. Le président sud-coréen lui-même, malgré ses discours alarmistes sur la natalité, n’a pas d’enfants mais possède plusieurs animaux de compagnie. Ce paradoxe incarne l’écart entre la rhétorique politique et les choix personnels qui reflètent la réalité sociale du pays.
Dans les grandes villes comme Séoul, la natalité a atteint des niveaux abyssaux : seulement 0,58 enfant par femme. Si la tendance se poursuit, la population sud-coréenne passera de 52 millions aujourd’hui à 36 millions dans un demi-siècle. Le pays risque alors de devenir une « société super âgée », où le poids des seniors asphyxiera l’économie et les systèmes sociaux.
Face à l’urgence, les initiatives se multiplient. Certaines entreprises offrent des primes généreuses aux salariés qui choisissent d’avoir un enfant. Le gouvernement injecte des milliards pour tenter d’inverser la courbe, en misant sur des incitations financières et sur l’amélioration des congés parentaux. Mais ces efforts ressemblent à des pansements sur une plaie béante : tant que les problèmes structurels — coût du logement, inégalités hommes-femmes, culture du surmenage — ne sont pas adressés, la démographie sud-coréenne continuera de s’effondrer.
La situation soulève aussi une interrogation plus large : la Corée du Sud est-elle le miroir de ce qui attend d’autres pays riches ? Le déclin démographique n’est pas une exclusivité coréenne. Le Japon, l’Italie, l’Espagne et même certaines régions de Chine connaissent des tendances similaires. Mais la rapidité et l’ampleur du phénomène en Corée du Sud en font un cas d’école, presque une alerte mondiale.
En définitive, la crise sud-coréenne dépasse les statistiques. Elle traduit un choix collectif, plus ou moins conscient, d’une société qui préfère miser sur le confort individuel et la compagnie des animaux plutôt que sur l’avenir générationnel. C’est une nouvelle définition du progrès qui interroge : une nation peut-elle survivre sans enfants ?
La Corée du Sud joue peut-être là sa survie culturelle et politique. Les décennies à venir diront si elle réussira à réconcilier modernité économique et désir de transmission, ou si elle glissera vers une lente disparition démographique.
Au Maroc, le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 a annoncé 36 828 330 habitants, confirmant une croissance démographique plus lente qu’auparavant. Le pays connaît une urbanisation croissante et une réduction de la taille moyenne des familles, désormais inférieure à quatre personnes par foyer. Le taux de fécondité, proche du seuil de renouvellement des générations, alerte les démographes quant à la capacité future du Maroc à maintenir son dynamisme économique.
Dans les grandes villes comme Séoul, la natalité a atteint des niveaux abyssaux : seulement 0,58 enfant par femme. Si la tendance se poursuit, la population sud-coréenne passera de 52 millions aujourd’hui à 36 millions dans un demi-siècle. Le pays risque alors de devenir une « société super âgée », où le poids des seniors asphyxiera l’économie et les systèmes sociaux.
Face à l’urgence, les initiatives se multiplient. Certaines entreprises offrent des primes généreuses aux salariés qui choisissent d’avoir un enfant. Le gouvernement injecte des milliards pour tenter d’inverser la courbe, en misant sur des incitations financières et sur l’amélioration des congés parentaux. Mais ces efforts ressemblent à des pansements sur une plaie béante : tant que les problèmes structurels — coût du logement, inégalités hommes-femmes, culture du surmenage — ne sont pas adressés, la démographie sud-coréenne continuera de s’effondrer.
La situation soulève aussi une interrogation plus large : la Corée du Sud est-elle le miroir de ce qui attend d’autres pays riches ? Le déclin démographique n’est pas une exclusivité coréenne. Le Japon, l’Italie, l’Espagne et même certaines régions de Chine connaissent des tendances similaires. Mais la rapidité et l’ampleur du phénomène en Corée du Sud en font un cas d’école, presque une alerte mondiale.
En définitive, la crise sud-coréenne dépasse les statistiques. Elle traduit un choix collectif, plus ou moins conscient, d’une société qui préfère miser sur le confort individuel et la compagnie des animaux plutôt que sur l’avenir générationnel. C’est une nouvelle définition du progrès qui interroge : une nation peut-elle survivre sans enfants ?
La Corée du Sud joue peut-être là sa survie culturelle et politique. Les décennies à venir diront si elle réussira à réconcilier modernité économique et désir de transmission, ou si elle glissera vers une lente disparition démographique.
Au Maroc, le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 a annoncé 36 828 330 habitants, confirmant une croissance démographique plus lente qu’auparavant. Le pays connaît une urbanisation croissante et une réduction de la taille moyenne des familles, désormais inférieure à quatre personnes par foyer. Le taux de fécondité, proche du seuil de renouvellement des générations, alerte les démographes quant à la capacité future du Maroc à maintenir son dynamisme économique.


