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Le reflux Gastro-oesophagien

Actualités : Diagnostiques et thérapeutiques au CHU Tanger


Le surpoids, les repas copieux, le tabac, l’alcool, sont des facteurs favorisants de la brûlure de l’estomac et de la remontée acide, pathologie appelée communément Reflux Gastro-Oesophagien RGO. الارتجاع المعدي



Par Dr Anwar CHERKAOUI

Le reflux Gastro-oesophagien
Cette pathologie bénigne, qui peut être traitée par des médicaments, présente un risque de se compliquer et conduire à la chirurgie.

Quoi de neuf sur le plan diagnostic et thérapeutique ?

Le point avec l’équipe du service de Gastro-entérologie du CHU de Tanger, dirigée par Pr Ihssane MELLOUKI.

Les informations que vous propose lodj médecine et santé sont tirées du dossier paru dans le numéro de novembre 2021 de la «Revue Pratique de Médecine » sous la supervision scientifique de sa directrice Dr Salima AMRANI

Lodj médecine et santé tient à signaler qu’aujourd’hui le Maroc dispose de centres hospitaliers universitaires aussi bien à Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Oujda, Tanger et Laâyoune avec de grands professionnels de la santé, au diapason de la science médicale actuelle
 
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est une pathologie fonctionnelle bénigne, très fréquente dans la population générale.

Le reflux gastro-œsophagien, ou « RGO », est la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l'oesophage. Lié à une défaillance du muscle fermant cette partie du tube digestif. Le RGO est une affection courante chez l’adulte. Le surpoids, les repas copieux, le tabac, l’alcool, sont des facteurs favorisants

La Revue de Médecine Pratique, une des rares publications marocaines de formation médicale continue, consacre dans son numéro de novembre 2021, un dossier complet sur cette pathologie bénigne mais très dérangeante. Dossier scientifique élaboré par l’équipe du Pr Ihssane MELLOUKI, Chef du service d'hépato-gastroentérologie du CHU de Tanger.

Pr Mellouki, précise que La prévalence du RGO, c’est à dire le nombre de cas de cette maladie enregistré pour une population déterminée et englobant aussi bien les nouveaux cas que les anciens cas, varie selon les tranches d’âge, le sexe ainsi que l’état physiologique des patients.

Le diagnostic positif est essentiellement clinique, il repose sur la présence de pyrosis  ( sensation de brûlure allant de l'épigastre à la gorge) et/ou de régurgitations souvent acides. Les manifestations extra digestives du RGO sont moins fréquentes mais peuvent être le seul signe de la maladie, elles sont cependant soit inaugurales ou secondaires à un RGO apparent, soit occultes.

La fibroscopie œsogastroduodénale est l’examen de première intention en cas de signes atypiques ou d’alarme, elle permet de poser indirectement le diagnostic d’un RGO en mettant en évidence une œsophagite (inflammation de l’œsophage ; néanmoins, une fibroscopie normale n’exclut pas le diagnostic.

Quant aux examens fonctionnels qui sont souvent demandés en deuxième intention, ils sont considérés comme étant un moyen spécifique et sensible ; la pH-métrie et la pH-impédancemétrie sont les meilleurs examens pour un diagnostic de certitude du RGO.
Le premier permet de détecter les RGO acides et le second les RGO non acides et gazeux.

Les objectifs thérapeutiques dans la prise en charge du RGO visent non seulement à contrôler les symptômes à court et à long terme, mais aussi à la prévention des récidives, et l’amélioration de la qualité de vie des patients. Les mesures hygiéno-diététiques et le traitement médical à base d’alginates/antiacides ou d’antagonistes des récepteurs H2, sont efficaces sur les symptômes de reflux intermittent non compliqué dans la majorité des cas.

En cas de réponse insuffisante au protocole initial ou chez les patients avec des symptômes rapprochés ou présentant une œsophagite, le recours aux inhibiteurs de la pompe à protons permet une amélioration des symptômes et une cicatrisation des lésions endoscopiques.
 
Dans 40 % des cas, le reflux est malheureusement réfractaire aux traitements usuels, imposant le passage à un traitement de deuxième ligne afin de restaurer la barrière anti-reflux qui est l’élément essentiel dans la physiopathologie du RGO. précise Pr Ihssane MELLOUKI, chef du service de Gastro-entérologie du CHU de Tanger.

Ceci peut se faire soit par voie endoscopique dans certains centres experts soit par chirurgie cœlioscopique qui est actuellement bien codifiée.

Le traitement chirurgical est généralement proposé aux patients jeunes sans comorbidités et qui nécessitent un traitement d’entretien continu.

Dans le dossier de formation médicale continue, développé dans le numéro de novembre 2021 de la revue pratique de médecine, Pr Ihssane Mellouki, insiste sur le fait que ce dossier thématique sur les différents aspects du RGO, du diagnostic au traitement, consacre également un chapitre au RGO réfractaire qui devient de plus en plus fréquent au Maroc, habitudes alimentaires oblige. 

Jeudi 4 Novembre 2021



Rédigé par Dr Anwar CHERKAOUI le Jeudi 4 Novembre 2021