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Le verset et la balance… Le Maroc face à l’heure du compte


Rédigé par le Mardi 14 Octobre 2025

Pendant que les uns s’empressent de polir leur CV, les autres commencent à relire le Coran… non pas pour méditer, mais pour comprendre à quel verset commence leur audit… Le Maroc ne manque pas d’énergie, il manquait juste d’électricité dans la conscience… SM Le Roi vient d’appuyer sur l’interrupteur… Et soudain, tout le monde voit clair…



Par Mohammed Yassir Mouline

Le verset et la balance… Le Maroc face à l’heure du compte
En clôturant son discours d’ouverture du Parlement par le verset de la Sourate Az-Zalzala  « Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome le verra ; et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome le verra » SM Le Roi Mohammed VI n’a pas cité seulement le Coran, il l’a invoqué comme principe de gouvernement… Ce choix, d’une sobriété calculée, traduit la volonté de SM Le Roi de replacer l’action publique sous le signe d’une justice absolue, morale autant que politique…
 
Dans la tradition marocaine, les discours royaux n’appartiennent pas à la rhétorique des promesses mais à celle des bilans… Ici, le ton est clair, le royaume entre dans une phase d’évaluation, non d’explication… La reddition des comptes cesse d’être un slogan administratif pour devenir une exigence éthique… Le message ne s’adresse pas seulement à la technocratie ou aux ministères… il vise l’ensemble de la classe dirigeante, invitée à se regarder dans un miroir que SM Le Roi Mohammed VI tend sans un mot de trop…
 
Cette référence coranique agit comme un sceau symbolique… Le Maroc du verbe cède la place au Maroc du verdict… Après les décennies des réformes annoncées et des programmes multiples, SM Le Roi voudrait instaurer une ère du concret, où chaque acte « bon ou mauvais » sera pesé dans la balance nationale...
 
Ce n’est pas un appel mystique, mais une méthode politique, faire de la spiritualité un instrument de responsabilité... Dans un contexte social marqué par les inégalités et la fatigue des promesses, ce recours au texte sacré vise à réenraciner la légitimité dans une valeur universelle… La justice comme mesure commune entre le pouvoir et le peuple…
 
Le verset n’est pas venu pour orner un discours, mais pour remettre les compteurs à zéro… En une phrase, SM Mohammed VI a rappelé que la politique n’est pas un théâtre d’ombres, mais une balance à deux plateaux… Sur l’un, les promesses… sur l’autre, les preuves… Et depuis quelque temps, la balance penche dangereusement du mauvais côté… Le Message a introduit une rupture… 

Le Maroc ne sera plus gouverné par la déclaration, mais par l’évaluation… Le verset final devient alors une boussole morale… quiconque sert avec loyauté trouvera reconnaissance, quiconque trahit la confiance publique en portera le poids, ne fût-ce du poids d’un atome… Ou quand un verset devient un audit… !!
 
Ce qui a frappé tout le monde, c’est le ton… Aucun cri, aucune menace, aucun coup de table... Juste un verset coranique, calme, implacableSM Le Roi a parlé comme on tend un miroir, et dans ce miroir, chacun a vu ce qu’il voulait… Les optimistes y ont lu un appel à la vertu, les pessimistes, une annonce de sanctions, et les cyniques, un rappel qu’il vaut mieux faire semblant d’agir que d’être vu ne rien faire…
 
Ainsi, la Sourate Az-Zalzala ne convoque pas la peur, mais la conscience… Et derrière la solennité du texte sacré, se dessine un message de réforme silencieuse… celle d’un État qui veut désormais juger ses actes à l’aune de sa propre parole…




Mohammed Yassir Mouline
Mohammed Yassir Mouline: Journaliste caricaturiste professionnel... 34 ans d'expérience à... En savoir plus sur cet auteur
Mardi 14 Octobre 2025