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Les cafés 100% femmes, bonne ou mauvaise initiative ?


le Vendredi 12 Novembre 2021

Un café-restaurant exclusivement réservé à la gent féminine a récemment ouvert ses portes à la ville ocre, grâce à l’initiative et à l’idée originale d'une jeune femme



Les cafés 100% femmes, bonne ou mauvaise initiative ?

En 2019, le Maroc a connu l’ouverture du Flower café, le premier café destiné à une clientèle exclusivement féminine, à Tetouan.

Ce phénomène a pris de l’ampleur, pas uniquement au Maroc mais partout dans le Monde. 

Aujourd’hui, la ville ocre a vu l’ouverture d’un nouveau café réservé aux femmes, un endroit qui répond aux attentes des demoiselles et dames qui veulent se sentir à l'aise dans un lieu de convivialité tranquille et spécial, sans la présence de la gent masculine.

Ce café est l’idée de la jeune femme, Doha Radoua, qui a eu l’idée de ce concept pendant la pandémie du covid-19. La décoration “ Très girly “  du lieu a été minutieusement réfléchie, avec de vives couleurs et des fleurs de toutes sortes, qui vont plaire à tous les goûts féminins de ses clientes.

Ce nouveau concept qui a fait l’unanimité, peut-on le considérer comme une bonne ou mauvaise initiative ? En vérité, il interroge. 

Sommes nous obligés de passer par la non-mixité dans les espaces publics pour garantir une liberté et une tranquillité aux femmes ? Ces cafés de femmes ont fait plusieurs débats à travers le monde, les lieux exclusivement féminins sont devenus au cœur d’une polémique.

Entre nous ? De quoi est fait un café ? 

Des tables et des chaises mises pour les gens afin de favoriser un échange entre eux, une ouverture sur la rue avec une possibilité d’observer et de contempler la vue, et des journaux et boisson chaude sucrée et stimulante.

Mais cette définition n’est pas observée par tout le monde de la même façon. 

En réalité, la définition du café, son ouverture et sa fermeture dépendent de qui nous sommes, non seulement comme individu, mais surtout son identité publique : statut économique, style d’habillement, appartenance ethnique et SEXE.

Les femmes dans cette situation sont généralement exclues de la vie des cafés, d’autres s’y sentent mal à l’aise et sont seulement incapables de pratiquer le café comme consommateurs.

Ce problème est souvent fréquent au Maghreb. Dans certaines villes et villages, on trouve des cafés populaires. Les femmes sont indirectement interdites, car ces endroits sont fréquentés majoritairement par des hommes.

Les femmes se plaignent de vivre dans un endroit qui n’est ni suffisamment petit pour être sûr, ni suffisamment grand pour être anonyme.

Contrairement aux grandes villes notamment Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech et Tanger, on peut trouver la libération de l’anonymat.

La femme arrive de plus en plus à s’afficher dans des cafés seule entrain de fumer une cigarette avec un journal à la main. 

En France, plus précisément à Abervilliers, une vingtaine de femmes ont créé un collectif “ Place aux femmes “ pour briser ces stéréotypes et braver les regards obliques des femmes aux cafés.

Depuis, elles se réunissent tous les quinze jours dans un café différent et occupent l'espace public. Grâce à elles, l’homme n’est plus surpris de voir des femmes au café.

Elles revendiquent peu de choses, juste le droit de s'asseoir à un café en sécurité. La précision est de taille.

Selon un bilan réalisé, 60 cafés ont reçu leur visite, sur les 200 que compte la ville. Leur victoire, c'est le nom donné à une petite place d'Aubervilliers, tout près du Roi du café.  Elle s'appelle désormais "Place des Femmes".

Zineb Benmoussa

 


 





Vendredi 12 Novembre 2021