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Les souffrances des Gardiens de but en Football


Quels sont les points communs entre Zaki, Allal, Hazzaz et Yassine Bounou ?
Ils ont, tous les quatre, porté le maillot de l'équipe nationale marocaine et connu le haut niveau du football mondial en participant à une coupe du monde.
Santé Foot au Quotidien ( SFQ 2022-4) se propose d’être le porte parole de la santé et des souffrances des gardiens de but lors des matchs de foot professionnels.



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Par Anwar CHERKAOUI

Les souffrances des Gardiens de but en Football
Au cours de leur carrière, les gardiens de but détournent des milliers de ballons à pleine vitesse, changent constamment d’appuis et déploient leurs muscles pour protéger leur cage.
 
Un ancien gardien de but de l’Association sportive de Salé (H.A. ), suite à une question de la rédaction santé de l’ODJ, nous montre ses mains « abîmées », par les milliers de ballons détournés au cours de sa carrière.
 
Autres témoignages de gardiens de but évoquent un des doigts, l’auriculaire gauche tordu, la faute à « un ballon pris en pleine vitesse lors d’un match barrage pour éviter de tomber en deuxième division ».
 
Ainsi, La majorité des gardiens de buts portent des stigmates de leur passage dans les buts. « un pouce droit un peu déformé », vestige « fréquent » dans le quotidien du gardien de but : « Un ballon à bout portant et les doigts se retournent. »
 
Pour d’autres gardiens de buts « l’annulaire doigt un peu déformé, après un contact avec un joueur ». Certains montrent des petites excroissances sur certaines phalanges.
 
Les gardiens de but consultent le plus souvent pour des chocs, des traumatismes aigus, des fractures ou des entorses des doigts.
La majorité du temps, c’est après un choc avec un ballon ou avec un adversaire.

Et ils s’abîment cinq fois plus le membre supérieur (des doigts à l’épaule) que les autres joueurs.
 
Après la fin de leur carrière, certains gardiens de but, devant un doigt tordu, parlent d’une broutille. Ce qui les fait le plus souffrir ce sont les épaules. Parfois, ils ont recours à des injections locales pour calmer la douleur.
 
Un témoignage poignant d’un gardien de but « Je faisais mille pompes par entraînement pour muscler mes épaules. Comme ça, quand tu tombes, tu peux tomber sans te faire mal. Mais quand tu t’arrêtes, le muscle s’en va, plus rien ne tient, tout est foutu. »
 
Les stigmates des gardiens de but ne se bornent pas au membre supérieur. Plusieurs déplorent, notamment, des genoux en vrac. Certains ont été victimes d’une rupture des ligaments croisés, l’une des blessures les plus récurrentes chez les sportifs.
 
Pour un autre gardien de but «  Mon genou peut s’empâter à tout moment, gonfler assez rapidement, provoquer des douleurs et handicaper la marche « 
 
Pour conclure, les gardiens de but présentent des caractéristiques et des aptitudes physiques différentes des autres joueurs de champ (JC).

Les actions décisives au cours d'un match sont en moyenne peu nombreuses (2 à 10) mais elles se déroulent à haute intensité (sauts, plongeons, sprints) et elles exposent à différentes lésions de gravité variable.

Les gardiens de but se blessent moins, 4,6 blessures pour 1000 heures de jeu contre 8 pour les JC.

Les lésions au niveau du membre supérieur sont 5 fois plus élevées chez les GB avec des durées d'indisponibilité plus importantes.
 
Enfin, n’oublions pas de parler de l’angoisse du gardien de but au moment du penalty. Et le meilleur qui parler de cet état psychique est un grand réalisateur allemand de cinéma, Wim Wenders, dans son film «  L’angoisse du gardien de but au moment du penalty «  qui date de 1972.
 
 

Samedi 26 Novembre 2022



Rédigé par Rédaction le Samedi 26 Novembre 2022