PLF 2026 : Entre promesses séduisantes et réalités économiques implacables
La lettre de cadrage du Projet de Loi de Finances 2026 vient d’être dévoilée, affichant des objectifs ambitieux : équité territoriale, croissance soutenue, investissements massifs. Mais derrière le vernis des intentions, se cachent des défis économiques, sociaux et politiques que le Maroc ne pourra ignorer. Entre avancées indéniables et angles morts persistants, l’exercice d’équilibre est plus complexe qu’il n’y paraît.
Un démarrage sous le signe de l’équité… mais avec quelles marges de manœuvre ?
Le 8 août 2025, la circulaire signée par le Chef du gouvernement a lancé la saison du PLF.
Premier message fort : l’équité territoriale et sociale, en droite ligne du discours du Trône, devient la boussole affichée. Objectif affiché : mettre fin au « Maroc à deux vitesses ».
Sur le papier, les indicateurs macroéconomiques semblent encourageants : croissance visée à 4,5 %, déficit budgétaire réduit à 3 % du PIB, dette publique en recul à 65,8 %. Des résultats qui, selon l’exécutif, traduisent une gestion rigoureuse depuis 2021. Mais ces chiffres suffisent-ils à compenser la lenteur des réformes structurelles et l’inertie de certains secteurs-clés ?
Premier message fort : l’équité territoriale et sociale, en droite ligne du discours du Trône, devient la boussole affichée. Objectif affiché : mettre fin au « Maroc à deux vitesses ».
Sur le papier, les indicateurs macroéconomiques semblent encourageants : croissance visée à 4,5 %, déficit budgétaire réduit à 3 % du PIB, dette publique en recul à 65,8 %. Des résultats qui, selon l’exécutif, traduisent une gestion rigoureuse depuis 2021. Mais ces chiffres suffisent-ils à compenser la lenteur des réformes structurelles et l’inertie de certains secteurs-clés ?
L’émergence, un horizon encore lointain
Le document ambitionne de propulser le Maroc vers le statut de pays émergent. Pourtant, certains signaux contredisent cette projection légitime et ambitieuse.
Aucun pays n’a atteint ce stade sans ajuster sa monnaie pour renforcer sa compétitivité. Or, le dirham s’est apprécié face au dollar et à l’euro, ce qui pénalise nos exportations, renchérit la production locale et amenuise les recettes touristiques et les transferts des MRE.
L’écart technologique est également pointé du doigt. Le Maroc aurait pu profiter de la vague numérique mondiale pour se positionner en acteur technologique majeur. L’opportunité n’est pas perdue, mais le temps presse.
Aucun pays n’a atteint ce stade sans ajuster sa monnaie pour renforcer sa compétitivité. Or, le dirham s’est apprécié face au dollar et à l’euro, ce qui pénalise nos exportations, renchérit la production locale et amenuise les recettes touristiques et les transferts des MRE.
L’écart technologique est également pointé du doigt. Le Maroc aurait pu profiter de la vague numérique mondiale pour se positionner en acteur technologique majeur. L’opportunité n’est pas perdue, mais le temps presse.
Des investissements colossaux, mais concentrés sur le public
La note de cadrage énumère des projets phares :
Le gouvernement mise sur une transformation économique par l’investissement productif et la compétitivité, avec la Nouvelle Charte de l’Investissement comme levier. Mais pour l’instant, la part du privé reste modeste.
La croissance repose encore sur l’investissement public, dopé par les chantiers du Mondial 2030 et de la CAN.
160 milliards de dirhams pour Royal Air Maroc
96 milliards pour la LGV Kénitra–Marrakech
25 milliards pour la modernisation des aéroports
Des projets énergétiques stratégiques dans le gaz et l’hydrogène vert
Le gouvernement mise sur une transformation économique par l’investissement productif et la compétitivité, avec la Nouvelle Charte de l’Investissement comme levier. Mais pour l’instant, la part du privé reste modeste.
La croissance repose encore sur l’investissement public, dopé par les chantiers du Mondial 2030 et de la CAN.
La territorialisation comme fil conducteur
L’accent est mis sur des programmes de développement régional valorisant les spécificités locales et consolidant la régionalisation avancée.
Parmi les priorités :
Réduction des disparités sociales et spatiales
Emploi, santé, éducation et formation comme leviers d’égalité des chances
Gestion proactive et durable de l’eau
Modernisation territoriale intégrée
Ces engagements résonnent particulièrement pour les zones rurales, montagneuses et enclavées, où l’accès aux services publics reste limité.
Parmi les priorités :
Réduction des disparités sociales et spatiales
Emploi, santé, éducation et formation comme leviers d’égalité des chances
Gestion proactive et durable de l’eau
Modernisation territoriale intégrée
Ces engagements résonnent particulièrement pour les zones rurales, montagneuses et enclavées, où l’accès aux services publics reste limité.
Emploi, santé, inclusion : les chantiers sociaux en première ligne
Le Chef du gouvernement vise un taux de chômage de 9 % d’ici 2030, sous réserve d’une pluviométrie normale.
Deux grands chantiers sanitaires sont annoncés : un système d’information hospitalier et un dossier patient partagé, censés fluidifier la prise en charge médicale.
En éducation, le nombre d’élèves dans les « écoles de la deuxième chance » passera de 23 000 en 2025 à 35 000 en 2026.
Le secteur informel fera l’objet de mesures incitatives, fiscalité adaptée, simplification des procédures, digitalisation, afin d’encourager l’adoption du statut d’autoentrepreneur.
Deux grands chantiers sanitaires sont annoncés : un système d’information hospitalier et un dossier patient partagé, censés fluidifier la prise en charge médicale.
En éducation, le nombre d’élèves dans les « écoles de la deuxième chance » passera de 23 000 en 2025 à 35 000 en 2026.
Le secteur informel fera l’objet de mesures incitatives, fiscalité adaptée, simplification des procédures, digitalisation, afin d’encourager l’adoption du statut d’autoentrepreneur.
Les défis persistent et la lettre de cadrage a le mérite de le reconnaitre
Malgré les avancées, les zones d’ombre demeurent :
Pénurie hydrique et changement climatique
Reconversion agricole difficile
Inégalités sociales persistantes
Chômage des jeunes
Fracture entre zones urbaines et rurales
À cela s’ajoute une échéance politique majeure : les législatives de 2026, qui pourraient reconfigurer les priorités et tester la crédibilité des engagements pris aujourd’hui.
Pénurie hydrique et changement climatique
Reconversion agricole difficile
Inégalités sociales persistantes
Chômage des jeunes
Fracture entre zones urbaines et rurales
À cela s’ajoute une échéance politique majeure : les législatives de 2026, qui pourraient reconfigurer les priorités et tester la crédibilité des engagements pris aujourd’hui.
Entre réalisme et ambition : l’équation 2026
Le PLF 2026 tente de concilier stabilité macroéconomique, accélération de l’investissement et équité sociale. Un exercice délicat où chaque choix budgétaire a des répercussions politiques et sociales.
La réussite passera par la capacité du gouvernement à convertir ses promesses en actions mesurables, tout en résistant aux aléas externes et internes. Car dans un contexte mondial incertain, la vraie victoire serait d’allier vision à long terme et réactivité immédiate.
Reste à savoir si 2026 sera l’année où l’équité territoriale et sociale passera de la rhétorique aux faits tangibles, ou si elle demeurera un vœu pieux dans les discours du gouvernement. Attention, L’épreuve des urnes en septembre 2026, elle, ne laissera aucune marge à l’approximation.
La réussite passera par la capacité du gouvernement à convertir ses promesses en actions mesurables, tout en résistant aux aléas externes et internes. Car dans un contexte mondial incertain, la vraie victoire serait d’allier vision à long terme et réactivité immédiate.
Reste à savoir si 2026 sera l’année où l’équité territoriale et sociale passera de la rhétorique aux faits tangibles, ou si elle demeurera un vœu pieux dans les discours du gouvernement. Attention, L’épreuve des urnes en septembre 2026, elle, ne laissera aucune marge à l’approximation.