L'ODJ Média

Ma jalousie est une arme


Je me regarde dans le miroir des idées…
Mes pensées bouillonnent comme un peuple sans voix.
Eux savent lever des drapeaux,
Moi je serre les poings…
Oui, je suis jaloux.



Poème, version mise en musique, à écouter de Adnane Benchakroun


Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun

Ma jalousie est une arme
Ma jalousie est une arme !
Un tambour dans ma poitrine !
Pas de mots polis, pas de langue docile,
J’ai la colère brute !
Et de cette fureur,
Je forgerai ma langue de fer !

Ils font danser leurs idées comme des flammes,
Moi je mords la poussière des virgules.
Ils dressent des tours de phrases parfaites,
Moi je bâtis des ruines rugissantes.
Mais dans mes ruines, il y a des braises,
Et mes braises annoncent l’incendie.

Leurs discours sont des fleuves tranquilles,
Les miens sont torrents boueux et sauvages.
Qu’ils rient de mes orages sans costume,
Je préfère la foudre à la politesse.
Car chaque tonnerre, chaque éclat,
C’est la vérité brute qui explose.

Ma jalousie est une arme !
Un tambour dans ma poitrine !
Pas de mots polis, pas de langue docile,
J’ai la colère brute !
Et de cette fureur,
Je forgerai ma langue de fer !

Ils écrivent des contextes et des histoires,
Moi je hurle mes vérités déchirées.
Leur élégance apaise les foules,
Moi je veux réveiller les endormis.
Je ne cherche pas à séduire,
Je cherche à secouer les murs.

Qu’ils gardent leurs bibliothèques dorées,
Moi j’écris sur les murs de la rue.
Qu’ils gardent leurs applaudissements polis,
Moi j’appelle les cœurs à l’émeute.
Et si mes mots tremblent,
C’est qu’ils portent le poids du monde.

Ma jalousie est une arme !
Un tambour dans ma poitrine !
Pas de mots polis, pas de langue docile,
J’ai la colère brute !
Et de cette fureur,
Je forgerai ma langue de fer !

Parfois la nuit, je doute.
Je me dis que mes phrases sont trop cassées,
Que ma voix ne percera jamais la foule.
Mais alors je me rappelle :
Le feu commence toujours par une étincelle,
Et moi je brûle depuis trop longtemps.

Je ne veux pas briller dans leurs miroirs !
Je veux fissurer leurs certitudes !
Je ne veux pas marcher dans leurs pas !
Je veux tracer mes cicatrices en hymne !
Ma voix est rugueuse, mais vivante,
Et vivante, elle fera trembler leurs trônes !

Ma jalousie est une arme !
Un tambour dans ma poitrine !
Pas de mots polis, pas de langue docile,
J’ai la colère brute !
Et de cette fureur,
Je forgerai ma langue de fer !

Oui, ma jalousie est une arme !
Un tambour dans ma poitrine !
Pas de mots polis, pas de langue docile,
J’ai la colère brute !
Et de cette fureur,
J’en ferai un chant de guerre !

​Le poème est une confession de jalousie transformée en énergie combative.

Le narrateur admire ceux qui savent exprimer avec aisance des idées qu’il partage, mais qu’il peine à transmettre. Cette jalousie n’est pas simple amertume : elle devient un moteur, une arme, un tambour qui bat dans sa poitrine. Là où d’autres construisent des discours fluides et élégants, lui avance avec des mots rugueux, des phrases cassées, des torrents boueux.

Mais ces failles portent une force brute, une colère créatrice. Il revendique la sincérité de sa voix imparfaite, préférant le cri rugueux aux beaux discours stériles. Sa jalousie se transforme en volonté d’incendier les silences, de fissurer les certitudes et d’éveiller les endormis. Le refrain martelé rappelle que de cette fureur naît une langue de fer, un chant de guerre. Le texte se veut manifeste : la fragilité devient puissance, et le doute, promesse d’explosion.

Découvrir la nouvelle playlist musicale 2025 du poète et auteur



Mercredi 17 Septembre 2025