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Par Bargach Larbi
Cette reddition s’explique par une combinaison de facteurs :
1. La supériorité militaire écrasante des forces coloniales : Si les forces rifaines ont pu engranger des victoires face à l’armée espagnole, elles ne pouvaient plus faire face à la coalition franco-espagnole massive qui s’est mise en place par la suite. La France, initialement en retrait, a engagé des troupes importantes (jusqu’à 250 000 soldats) et utilisé des bombardements aériens intensifs, des armes chimiques pourtant déjà interdites à l’époque et une stratégie d'encerclement.
2. Le Blocus et épuisement des ressources : Les Rifains, isolés et sous blocus, manquaient d'armes, de munitions et de vivres. La guérilla ne pouvait plus tenir face à une guerre totale.
3. Le manque de soutien diplomatiques et l’absence de pression sur les puissances coloniales. Espagne et France ont refusé toute négociation politique, exigeant une reddition sans conditions. Aucun soutien international notable n'est venu à Abdelkrim El Khattabi, un héros des temps modernes, malgré ses tentatives de mobiliser l'opinion publique européenne.
4. Le risque d'anéantissement total : En mai 1926, Abdelkrim, encerclé dans le Rif central, choisira finalement de se rendre pour éviter un massacre généralisé de la population civile rifaine.
Il sera exilé à La Réunion va fuir vers l’Égypte où il continuera à militer pour l'indépendance du Maghreb. Sa reddition marque la fin de la guerre du Rif, mais son mouvement inspire plus tard les luttes anticoloniales. Son choix a été pragmatique. Il a évité une répression encore plus sanglante, que rien n’allait arrêter. L'absence de perspectives militaires ou politiques viables l’ont convaincu d’arrêter le suicide de son peuple.
Rédigé par Bargach Larbi