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Maladies mentales : le malaise marocain


Puisse Dieu donner de la patience et de l’énergie aux familles qui ont un membre atteint d’une maladie mentale. Car il n’est pas du tout facile de voir un être cher mal dans sa peau, tourmenté par les contractions ou les convulsions que lui impose son propre déséquilibre mental.



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Par Anass MACHLOUKH

Maladies mentales : le malaise marocain
Au Maroc, ce ne sont pas moins de 49% de la population qui souffrent de troubles mentaux, selon le dernier rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental, qui démontre de manière limpide la gravité de la situation sous nos cieux.

Toutefois, notre pays n’est pas assez impliqué dans la prise en charge de cette catégorie de la population. En plus de la faiblesse de l’infrastructure d’accueil (2431 lits seulement), l’accompagnement moral fait défaut puisqu’on manque terriblement de ressources humaines. Il est frustrant d’apprendre que notre pays ne dispose que de 454 psychiatres.

Le Conseil présidé par Ahmed Chami parle même d’un sous-investissement de l’Etat, au moment où l’OMS estime que le secteur s’accapare à peine 2% du budget de la Santé. Le fait de battre en retraite face à un mal qui nous ronge en silence peut s’avérer périlleux dans les années à venir si rien n’est fait, surtout que ce genre de troubles s’exprime de plus en plus violemment et que plusieurs crimes ont des racines psychiatriques.

Cela fait des années que les chiffres correspondant aux malades mentaux sont en hausse continue, ce qui dénote un certain malaise au sein de la société marocaine qui n’est pas encore sortie de son processus de mutation vers la modernité et le mode de vie qu’elle exige, idéalisé par les uns, jugé étranger aux valeurs traditionnelles héritées d’un passé affectionné et regretté par les autres.

En tout cas, une approche préventive est de mise. Les origines des maladies mentales sont nombreuses, dont le harcèlement scolaire, le burnout au travail, les discriminations et surtout le mépris social, dont on ne parle que peu mais qui génère souvent des frustrations insurmontables.


Rédigé par Anass MACHLOUKH sur L'Opinion 


Jeudi 20 Octobre 2022