Depuis fin mai, plus de 100 000 vidéos ont été publiées sous le hashtag. Toutes suivent le même principe : un sourire figé sur une photo, puis la révélation crue d’un comportement toxique. L’objectif ? Mettre en lumière ces violences ordinaires souvent invisibles.
Pour Jenny Maenpaa, assistante sociale et fondatrice du New York City Psychotherapy Collective, ce phénomène est bien plus qu’un simple trend : il rend enfin visibles des schémas trop longtemps banalisés. Manipulation, gaslighting, silences punitifs... Les femmes refusent désormais de se taire et utilisent l’humour et l'ironie comme armes de résistance.
Derrière l’écran, une réalité brutale : selon l’OMS, plus d’une femme sur trois dans le monde subit des violences physiques ou sexuelles. Et selon le Violentomètre du Centre Hubertine Auclert, des comportements comme “il vous fait culpabiliser” ou “il vous isole” sont de véritables signaux d’alerte, justement ceux que cette tendance met en avant.
Malgré cela, certains hommes dans les commentaires persistent à nier l’ampleur du problème, preuve que ces violences continuent de se camoufler derrière une image lisse. Mais la tendance “Man of the Year” casse ce silence. Elle devient un espace de sororité algorithmique où chaque vidéo dit : “Tu n’es pas folle. Tu n’es pas seule.”
Ce titre symbolique, détourné, désigne désormais l’homme qui détruit sans se faire remarquer. Celui qui sait préserver son image sociale tout en infligeant des blessures invisibles. Avec cette tendance, les femmes prennent la parole, refusent le déni et réécrivent le récit de leurs histoires, sur fond de musique catchy mais avec des mots qui claquent comme une vérité collective.