Maroc et Éthiopie renforcent leur coopération sécuritaire
La signature s’est déroulée dans une atmosphère où la sécurité mondiale était au centre de toutes les préoccupations. Interpol réunit cette année à Marrakech 181 pays, plus de 1.000 délégués, 25 ministres et 82 chefs de police, venus plancher sur les grandes menaces du futur. Autant dire que le timing n’a rien d’un hasard : les deux pays veulent consolider un front commun face aux défis transnationaux qui explosent en Afrique de l’Est et au Sahel.
Selon la DGSN, ce mémorandum ouvre la voie à un cadre de coopération opérationnel, technique et renseignement beaucoup plus poussé. En clair, les deux polices vont échanger informations sensibles, expertises et assistance technique pour frapper plus vite et plus fort contre les réseaux criminels. L’objectif est clair : anticiper, neutraliser et démanteler.
Le champ d’application de l’accord est large, presque un catalogue complet des menaces modernes : traite humaine, immigration illégale, trafic d’organes, stupéfiants, produits chimiques, armes, explosifs, cybercriminalité, blanchiment d’argent… Une panoplie qui rappelle à quel point les groupes criminels n’ont plus de frontières.
Mais au-delà des textes, cet accord cache un autre message : le Maroc veut renforcer son rôle de leader régional en matière de sécurité, tandis que l’Éthiopie cherche à consolider ses capacités dans un contexte de fortes tensions internes. Le document prévoit que Rabat offrira à Addis-Abeba formation, soutien technique et appui en renseignement. Une manière de partager un savoir-faire reconnu et souvent salué à l’international.
En coulisses, Hammouchi et son homologue éthiopien ont aussi fait le point sur la coopération déjà existante et discuté des moyens de l'amplifier. Les échanges tournent autour d’un même leitmotiv : bâtir une sécurité commune solide dans un continent où les menaces mutent à vitesse grand V.
Entre les débats stratégiques de l’Assemblée et les nouveaux outils technologiques lancés par Interpol — dont NEXUS et le premier système d’IA mondial destiné aux forces de l’ordre l’accord Maroc-Éthiopie s’inscrit dans une dynamique plus vaste : celle d’une police de demain, plus connectée, plus rapide et plus coordonnée.
Reste maintenant à surveiller la mise en œuvre concrète de cet accord. Les deux pays devront traduire l’ambition en opérations efficaces pour espérer faire reculer les réseaux criminels qui exploitent les frontières poreuses, les crises régionales et les nouvelles technologies. La suite se jouera sur le terrain.