Entre janvier et juillet 2025, la production électrique a progressé plus vite qu’en 2024, année où la hausse n’avait été que de 1,6 %. Cette performance est portée par deux leviers principaux : la production privée, en forte croissance de 8,5 %, et celle de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), en progression de 5 %.
Les échanges d’électricité avec l’étranger dessinent une image contrastée. Le volume importé continue de croître (+23,1 %), mais beaucoup moins vite qu’en 2024 (+43,7 %). En revanche, le volume exporté poursuit sa descente aux enfers : -29,3 % après déjà -23,5 % un an auparavant. En clair, le Maroc importe plus pour couvrir sa demande intérieure et réduit ses ventes à l’international.
La véritable surprise vient de la demande nationale. Selon la DEPF, la consommation d’électricité a bondi de 15,6 % en 2025, alors qu’elle était presque stable en 2024 (+0,3 %). C’est tout simplement le plus haut niveau enregistré en 29 ans.
Cette envolée s’explique par plusieurs facteurs : croissance industrielle, besoins accrus des ménages, usage massif de la climatisation durant les vagues de chaleur, et dynamisme économique global.
La hausse de la production est une bonne nouvelle, mais la consommation record rappelle l’ampleur des défis. Le Maroc doit désormais équilibrer sécurité énergétique, développement industriel et transition écologique. La question reste entière : le Royaume saura-t-il transformer cette dynamique en moteur durable, ou faudra-t-il s’attendre à de nouvelles tensions sur le réseau dans les années à venir ?