Depuis 2020, l’ANRT (Autorité nationale de régulation des télécommunications) a posé les bases juridiques et techniques du futur réseau. Les trois opérateurs Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi ont multiplié les tests pilotes à Casablanca, Rabat et Tanger, validant la stabilité des fréquences et la performance des transmissions. Les licences ont été attribuées, les zones pilotes identifiées et les infrastructures modernisées.
Cette préparation, menée dans la discrétion, a permis au Maroc d’être prêt technologiquement et réglementairement, à la différence de plusieurs pays africains encore en phase d’expérimentation. Les trois géants des télécoms marocains s’affrontent désormais pour être les premiers à séduire le grand public et capturer le marché professionnel.
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Maroc Telecom (IAM) mise sur sa puissance d’infrastructure et l’appui de son partenaire Etisalat, pionnier au Moyen-Orient.
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Orange Maroc s’appuie sur son expérience dans 26 pays déjà 5G.
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Inwi, plus agile, cherche à innover par des offres modulaires et une expérience client digitale.
Les premiers forfaits 5G devraient être dévoilés la semaine du lancement officiel, avec des stratégies ciblant à la fois les particuliers et les entreprises.
La réussite du déploiement repose sur un fibrage national ultra-dense. Depuis 2021, des milliers de kilomètres de câbles ont été posés dans les grandes villes pour relier antennes, datacenters et serveurs. Ce backbone numérique est la colonne vertébrale du futur réseau 5G.
La 5G promet des débits jusqu’à 100 fois plus rapides que la 4G, une latence quasi nulle et la capacité de connecter un million d’appareils au km². Ces performances permettront des avancées concrètes : télémédecine, agriculture intelligente, éducation immersive, villes connectées. Mais ces promesses impliquent aussi une cybersécurité renforcée et des compétences locales pour exploiter tout le potentiel du réseau.
L’activation de la 5G au Maroc est plus qu’un symbole : c’est un marqueur de souveraineté technologique. Elle peut propulser le pays dans une nouvelle ère industrielle et numérique, à condition de transformer la prouesse technique en valeur sociale et économique concrète. La clé du succès sera la même que pour toute révolution : les usages, pas seulement la technologie.