Une économie qui accélère malgré un contexte mondial tendu
L’économie marocaine affiche une résilience notable alors que plusieurs régions du monde ralentissent. Selon le dernier rapport de CaixaBank Research, cette performance repose sur une combinaison de facteurs internes solides : amélioration du climat des affaires, réformes institutionnelles et montée en puissance des investissements publics et privés, notamment ceux liés à la CAN 2025 et aux préparatifs de la Coupe du monde 2030.
Dans les cercles économiques, on observe que cette dynamique ne relève plus seulement de l’effet conjoncturel. Elle traduit une transformation plus profonde du modèle de croissance, progressivement moins dépendant du marché intérieur et davantage tourné vers l’extérieur.
Exportations, tourisme et industrie : les vrais moteurs de la croissance
Le Royaume confirme son virage vers une économie orientée export. Le tourisme, l’industrie automobile et les engrais figurent parmi les secteurs les plus performants. L’Union européenne demeure le principal débouché, absorbant près de 70 % des exportations marocaines, un ancrage stratégique qui renforce la stabilité des recettes extérieures.
Cette ouverture internationale s’accompagne d’une montée en gamme industrielle. Dans l’automobile, par exemple, le Maroc consolide sa position de hub régional, tandis que les recettes touristiques poursuivent leur progression, soutenues par le retour des flux internationaux et une offre plus diversifiée.
Une croissance solide, portée par la demande intérieure
Sur le plan macroéconomique, la croissance du PIB s’est accélérée en 2025. Au deuxième trimestre, elle a atteint 5,5 % en glissement annuel, un rythme remarquable comparé aux années précédentes. Cette performance s’explique par la reprise agricole, les investissements en infrastructures, la consommation des ménages et la vigueur des exportations.
L’inflation, quant à elle, est passée sous la barre de 1 % à l’automne 2025, contribuant à stabiliser le pouvoir d’achat. Les transferts des Marocains résidant à l’étranger et les recettes touristiques restent solides, offrant des marges de manœuvre appréciables à l’économie nationale.
Entre optimisme mesuré et défis structurels persistants
Si les signaux sont globalement positifs, certaines analyses appellent à la nuance. La Banque mondiale anticipe une croissance autour de 4,4 % en 2025, rappelant que des fragilités subsistent, notamment en matière d’emploi, de dépendance climatique et de déficit commercial.
Sur le terrain, cette réalité est palpable. « La croissance se lit dans les contrats et les commandes, pas encore dans les revenus de tous », confie une entrepreneuse de Casablanca active dans les technologies propres. Une remarque qui illustre l’écart entre performance macroéconomique et ressenti social.
Une dynamique à consolider dans la durée
À moyen terme, les perspectives restent favorables, à condition de poursuivre les réformes et de renforcer l’investissement productif. Les grands chantiers structurants peuvent jouer un rôle d’accélérateur, à condition qu’ils s’inscrivent dans une vision durable et inclusive.
En 2025, le Maroc confirme sa capacité à tenir le cap. Plus qu’une série de chiffres, cette croissance raconte une économie en transition, résiliente, ouverte et ambitieuse. Le véritable enjeu, désormais, sera de transformer cette dynamique en progrès tangible pour l’ensemble des Marocains.