L'ODJ Média

Maroc : la croissance prévue à 4,5 % en 2026, selon le rapport budgétaire


Rédigé par le Mercredi 1 Octobre 2025

L’économie marocaine devrait afficher une croissance de 4,5 % en 2026, un niveau similaire à celui prévu pour 2025. C’est ce qu’indique le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de l’année prochaine.



Maroc : la croissance prévue à 4,5 % en 2026, selon le rapport budgétaire

Maroc, croissance, économie, PIB, agriculture, exportations, importations, budget, déficit, finances publiquesEn 2026, le gouvernement fonde ses espoirs sur une campagne agricole qualifiée de « moyenne », avec une production céréalière estimée à 70 millions de quintaux. Ce scénario permettrait de dégager une croissance de la valeur ajoutée agricole de 7,9 %, un rebond significatif après des années marquées par la volatilité climatique.
 

En parallèle, les secteurs non agricoles continueraient d’avancer à un rythme soutenu de 4 %. Les services, l’industrie et la construction joueraient un rôle central dans cette dynamique, consolidant ainsi la part structurelle de l’économie marocaine en dehors du cycle agricole.
 

Ces perspectives s’appuient toutefois sur un faisceau d’hypothèses macroéconomiques : un baril de pétrole Brent stabilisé à 65 dollars, un prix du gaz butane fixé à 500 dollars la tonne, un taux de change du dollar face au dirham de 10,007, une inflation contenue à 2 %, et enfin une hausse de 3 % de la demande étrangère adressée au Maroc (hors phosphates).
 

La consommation finale resterait le principal moteur de la croissance, avec une contribution évaluée à 3,3 points. Les ménages y prendraient la plus grande part grâce à une hausse de leurs dépenses de 3,9 % (soit 2,3 points de contribution), suivis par les administrations publiques, dont les dépenses progresseraient de 5,6 % (1 point). L’investissement, mesuré par la formation brute de capital fixe, apporterait 1,4 point supplémentaire.
 

Sur le volet extérieur, les équilibres restent fragiles. Les exportations devraient croître de 7,9 %, mais cette performance serait partiellement neutralisée par une augmentation des importations de 6,9 %. Ainsi, la contribution nette du commerce extérieur au PIB resterait quasiment nulle : les gains à l’export seraient absorbés par la facture des importations.
 

Sur le plan budgétaire, l’exécutif s’engage à ramener progressivement le déficit public à 3 % du PIB entre 2026 et 2028. En parallèle, le ratio d’endettement devrait reculer de manière graduelle : 65,8 % en 2026, 64,9 % en 2027 et 64,1 % en 2028. Cette trajectoire vise clairement à rassurer les investisseurs nationaux et internationaux sur la soutenabilité des finances publiques.
 

À l’horizon moyen terme, la croissance nationale devrait se maintenir autour de 4,1 % en 2027 et 4,2 % en 2028. Une cadence stable, reflétant une économie marocaine globalement favorable mais toujours exposée à des incertitudes récurrentes : l’aléa climatique, la volatilité des prix de l’énergie et les turbulences de la conjoncture mondiale.
 

Autrement dit, le Maroc poursuit une trajectoire de stabilité maîtrisée, mais reste suspendu à des facteurs externes et structurels qu’aucune prévision ne peut totalement dompter. C’est un équilibre fragile, mais porteur de continuité et de résilience.


Maroc, croissance, économie, PIB, agriculture, exportations, importations, budget, déficit, finances publiques





Mamadou Bilaly Coulibaly
Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 1 Octobre 2025