Une embellie économique à nuance
L’économie marocaine semble entamer l’année 2025 avec des perspectives prometteuses. Entre la reprise du secteur agricole, la vitalité des investissements et des opportunités extérieures, les indicateurs laissent entrevoir une accélération notable de l’activité. Pourtant, derrière ces chiffres encourageants se cache une réalité plus complexe, marquée par des fragilités structurelles et des risques persistants. Si le Maroc affiche une croissance révisée à la hausse, passant de 4,3 % à 4,5 % selon une note de Fitch Solutions, la question demeure : cette dynamique est-elle réellement durable, ou s’agit-il d’un simple sursaut conjoncturel ?
L’agriculture, un moteur fragile de la reprise économique
Après des années de sécheresse et de ralentissement des activités rurales, l’agriculture marocaine rebondit enfin. Avec une croissance annuelle de 4,5 % au premier trimestre, le secteur semble retrouver des couleurs. Ce redressement a un effet direct sur le revenu des ménages en zones rurales, freinant l’exode vers les villes et stimulant la consommation.
Cependant, cette reprise agricole repose sur des bases fragiles. La vulnérabilité climatique du Maroc, exacerbée par des épisodes de sécheresse récurrents, reste un obstacle majeur. Si la pluviométrie favorable a permis ce rebond, rien ne garantit que cette tendance se maintiendra à long terme. « L’agriculture marocaine reste tributaire des caprices du climat, ce qui limite sa capacité à jouer un rôle stable dans la croissance économique », souligne un économiste basé à Rabat.
Cependant, cette reprise agricole repose sur des bases fragiles. La vulnérabilité climatique du Maroc, exacerbée par des épisodes de sécheresse récurrents, reste un obstacle majeur. Si la pluviométrie favorable a permis ce rebond, rien ne garantit que cette tendance se maintiendra à long terme. « L’agriculture marocaine reste tributaire des caprices du climat, ce qui limite sa capacité à jouer un rôle stable dans la croissance économique », souligne un économiste basé à Rabat.
Une inflation maîtrisée, mais à quel prix ?
Dans un contexte où l’inflation devrait décélérer à 0,7 % en 2025, les ménages bénéficient d’un répit bienvenu. Cette baisse des prix, couplée à la reprise agricole, soutient la consommation intérieure. Pourtant, cette embellie masque des disparités importantes. En milieu urbain, les salaires stagnent, tandis que les petites entreprises peinent à retrouver leur dynamisme d’avant la pandémie.
Une progression impressionnante, mais fragile
L’investissement constitue l’autre pilier de cette reprise. La formation brute de capital a enregistré une hausse spectaculaire de 17,5 % au premier trimestre, sa meilleure performance depuis 2021. Cet engouement s’explique par une utilisation maximale des capacités de production des entreprises et un contexte favorable au crédit, largement soutenu par Bank Al-Maghrib.
Cependant, cette dynamique pourrait être compromise par plusieurs facteurs. Les tensions géopolitiques dans la région MENA, l’incertitude énergétique et les fluctuations des prix des matières premières pèsent sur les projets à long terme. En outre, les investissements liés aux grands événements sportifs, tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, bien qu’importants, restent ponctuels et ne garantissent pas une croissance durable.
Cependant, cette dynamique pourrait être compromise par plusieurs facteurs. Les tensions géopolitiques dans la région MENA, l’incertitude énergétique et les fluctuations des prix des matières premières pèsent sur les projets à long terme. En outre, les investissements liés aux grands événements sportifs, tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, bien qu’importants, restent ponctuels et ne garantissent pas une croissance durable.
Un contexte extérieur porteur, mais incertain
Sur le plan extérieur, les exportations marocaines bénéficient d’une conjoncture mondiale favorable. Le repositionnement des flux commerciaux, notamment après l’instauration de nouveaux droits de douane aux États-Unis, ouvre des opportunités dans des secteurs stratégiques comme l’aéronautique. De plus, la demande européenne en hausse, notamment dans le domaine de la défense, ainsi qu’une saison touristique prometteuse, devraient dynamiser les exportations de biens et services.
Cependant, ces perspectives restent sujettes à caution. La dépendance du Maroc aux marchés européens, combinée à une faible diversification des partenaires commerciaux, expose le pays à des risques importants en cas de ralentissement économique en Europe. Par ailleurs, l’instabilité géopolitique mondiale pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement, limitant ainsi les gains potentiels.
Cependant, ces perspectives restent sujettes à caution. La dépendance du Maroc aux marchés européens, combinée à une faible diversification des partenaires commerciaux, expose le pays à des risques importants en cas de ralentissement économique en Europe. Par ailleurs, l’instabilité géopolitique mondiale pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement, limitant ainsi les gains potentiels.
Une croissance durable, un objectif encore lointain
Malgré des indicateurs encourageants, l’économie marocaine reste confrontée à des défis structurels majeurs. La dépendance excessive à l’agriculture et aux investissements ponctuels limite la capacité du pays à construire une croissance résiliente. De plus, l’incertitude énergétique et les tensions géopolitiques continuent de peser sur les perspectives à moyen terme.
Pour répondre à ces enjeux, le Maroc devra investir davantage dans la diversification de son économie. Le développement de secteurs à forte valeur ajoutée, comme les technologies numériques et les énergies renouvelables, apparaît comme une priorité incontournable.
Pour répondre à ces enjeux, le Maroc devra investir davantage dans la diversification de son économie. Le développement de secteurs à forte valeur ajoutée, comme les technologies numériques et les énergies renouvelables, apparaît comme une priorité incontournable.
Une croissance prometteuse, mais fragile
Si le Maroc affiche des prévisions de croissance révisées à la hausse pour 2025, cette embellie économique reste fragile. Entre une agriculture vulnérable, des investissements sous tension et des exportations exposées aux aléas mondiaux, le pays devra naviguer avec prudence pour transformer cette conjoncture favorable en opportunité durable.
Dans ce contexte, la clé résidera dans une stratégie économique audacieuse mais équilibrée, capable de renforcer les fondamentaux tout en limitant les risques. Car au-delà des chiffres, la véritable question est celle-ci : le Maroc saura-t-il tirer parti de cette dynamique pour poser les bases d’une croissance résiliente et inclusive, ou restera-t-il prisonnier de ses fragilités structurelles ?
Dans ce contexte, la clé résidera dans une stratégie économique audacieuse mais équilibrée, capable de renforcer les fondamentaux tout en limitant les risques. Car au-delà des chiffres, la véritable question est celle-ci : le Maroc saura-t-il tirer parti de cette dynamique pour poser les bases d’une croissance résiliente et inclusive, ou restera-t-il prisonnier de ses fragilités structurelles ?
Maroc, croissance, agriculture, exportations, investissements, économie, inflation, CAN 2025, aéronautique, tourisme
Rédigé par Racha Benerradi journaliste stagiaire à L'ODJ Média