Une diaspora célébrée mais parfois mal perçue
L’État marocain a toujours mis en avant la diaspora comme un atout stratégique. Ses transferts financiers représentent près de 7 % du PIB, ses investissements soutiennent le développement, et ses voix portent à l’international une image moderne et engagée du pays. Les institutions se sont adaptées : Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, réformes constitutionnelles, programmes de retour et dispositifs d’accompagnement.
Mais cette célébration institutionnelle se heurte à une réception plus ambivalente dans la société. Certains Marocains résidents voient dans ces retours une forme de privilège : facilité d’accès aux ressources, double citoyenneté, passeport étranger. D’autres s’inquiètent de visions religieuses importées, parfois plus rigoristes que celles qui s’expriment dans le pays. À l’inverse, nombre de Marocains de retour sont déconcertés par les libertés de mœurs, la vitalité culturelle ou la complexité bureaucratique qu’ils découvrent ou redécouvrent.
Mais cette célébration institutionnelle se heurte à une réception plus ambivalente dans la société. Certains Marocains résidents voient dans ces retours une forme de privilège : facilité d’accès aux ressources, double citoyenneté, passeport étranger. D’autres s’inquiètent de visions religieuses importées, parfois plus rigoristes que celles qui s’expriment dans le pays. À l’inverse, nombre de Marocains de retour sont déconcertés par les libertés de mœurs, la vitalité culturelle ou la complexité bureaucratique qu’ils découvrent ou redécouvrent.
Une fracture d’imaginaires
Ce décalage révèle une question plus profonde : qu’est-ce qu’être Marocain aujourd’hui ? Être né au pays et y rester confère une légitimité de présence et de persévérance. Être né ailleurs ou avoir choisi de revenir porte une autre légitimité, celle de l’ouverture, de l’expérience comparée et de la mobilité. Ces deux facettes devraient se compléter. Mais faute d’un récit commun, elles risquent de se regarder en chiens de faïence, chacune reprochant à l’autre son absence : absence de patience d’un côté, absence de courage de l’autre.
Vers une souveraineté inclusive
Il est temps de dépasser cette fracture. Non pas en niant les différences d’expériences, mais en les articulant dans un projet commun.
- Souveraineté économique : faire de la diaspora non pas seulement une source de devises, mais un partenaire d’innovation, notamment dans les secteurs stratégiques du numérique, de l’IA et des industries créatives.
- Souveraineté culturelle : valoriser la mémoire partagée, qu’elle soit transmise à Rabat, Paris, Montréal ou Bruxelles, et refuser toute hiérarchie implicite entre les vécus.
- Souveraineté numérique : développer des plateformes marocaines qui relient les Marocains du dedans et du dehors, et qui favorisent une intelligence collective, à la fois enracinée et ouverte.
- Souveraineté économique : faire de la diaspora non pas seulement une source de devises, mais un partenaire d’innovation, notamment dans les secteurs stratégiques du numérique, de l’IA et des industries créatives.
- Souveraineté culturelle : valoriser la mémoire partagée, qu’elle soit transmise à Rabat, Paris, Montréal ou Bruxelles, et refuser toute hiérarchie implicite entre les vécus.
- Souveraineté numérique : développer des plateformes marocaines qui relient les Marocains du dedans et du dehors, et qui favorisent une intelligence collective, à la fois enracinée et ouverte.
Construire un récit commun
Le Maroc ne peut avancer en laissant s’installer une hiérarchie symbolique entre ses enfants. Le retour des Marocains du dehors doit être une opportunité collective, pas un motif de suspicion. La fidélité des Marocains du dedans doit être reconnue à sa juste valeur, pas considérée comme une simple donnée d’état civil.
En vérité, le Maroc n’a pas besoin d’opposer ses identités, mais de tisser entre elles un récit partagé : celui d’un peuple pluriel, enraciné et en mouvement, qui sait conjuguer héritage et modernité. C’est ce récit qui fondera une souveraineté marocaine inclusive, numérique et culturelle, capable d’affronter les défis de demain.
En vérité, le Maroc n’a pas besoin d’opposer ses identités, mais de tisser entre elles un récit partagé : celui d’un peuple pluriel, enraciné et en mouvement, qui sait conjuguer héritage et modernité. C’est ce récit qui fondera une souveraineté marocaine inclusive, numérique et culturelle, capable d’affronter les défis de demain.