La ville intelligente : au-delà de la technologie
Par Dr Az-Eddine Bennani
On confond souvent la « smart city » avec une simple accumulation de capteurs, de plateformes numériques et d’applications. Or, une ville intelligente n’existe que si elle apprend. Elle doit écouter ses habitants, tirer des enseignements de son environnement, et surtout développer une capacité collective à corriger ses erreurs.
L’avenir des villes marocaines – Rabat, Casablanca, Marrakech, Ifrane ou Fès – mais aussi toutes les autres villes du Royaume et les 13 régions, y compris la région des Marocains du Monde – ne dépend pas uniquement de l’investissement technologique, mais de leur aptitude à devenir des écosystèmes apprenants et résilients.
L’avenir des villes marocaines – Rabat, Casablanca, Marrakech, Ifrane ou Fès – mais aussi toutes les autres villes du Royaume et les 13 régions, y compris la région des Marocains du Monde – ne dépend pas uniquement de l’investissement technologique, mais de leur aptitude à devenir des écosystèmes apprenants et résilients.
La médina apprenante : mémoire, innovation et IA
Nos médinas sont des trésors vivants. Elles ne doivent pas être réduites à de simples espaces touristiques mais pensées comme des laboratoires sociaux, culturels et numériques.
À Rabat, cette vision prend corps grâce à Medinatech et au Cluster MedinIA, situés en plein cœur de la médina. Ces espaces sont à la fois :
- des lieux d’apprentissage collectif, où habitants, chercheurs, étudiants, artisans et maâlems se rencontrent ;
- des incubateurs de solutions concrètes en intelligence artificielle, conçues pour répondre aux besoins réels de la médina et au-delà ;
- des écosystèmes apprenants, où la technologie n’impose pas ses modèles mais apprend des habitants, de leurs usages, de leur mémoire et de leur créativité.
Une médina apprenante, c’est donc une médina qui valorise les savoir-faire des maâlems, intègre l’IA dans la transmission artisanale et transforme chaque ruelle en récit pédagogique. Préserver et réinventer la médina, c’est construire une identité résiliente capable de dialoguer avec l’avenir.
À Rabat, cette vision prend corps grâce à Medinatech et au Cluster MedinIA, situés en plein cœur de la médina. Ces espaces sont à la fois :
- des lieux d’apprentissage collectif, où habitants, chercheurs, étudiants, artisans et maâlems se rencontrent ;
- des incubateurs de solutions concrètes en intelligence artificielle, conçues pour répondre aux besoins réels de la médina et au-delà ;
- des écosystèmes apprenants, où la technologie n’impose pas ses modèles mais apprend des habitants, de leurs usages, de leur mémoire et de leur créativité.
Une médina apprenante, c’est donc une médina qui valorise les savoir-faire des maâlems, intègre l’IA dans la transmission artisanale et transforme chaque ruelle en récit pédagogique. Préserver et réinventer la médina, c’est construire une identité résiliente capable de dialoguer avec l’avenir.
Le quartier apprenant : proximité et solidarité
L’intelligence urbaine commence au niveau du quartier. Grâce aux plateformes numériques locales, les habitants peuvent partager des savoirs, coordonner des initiatives (jardins collectifs, entraide énergétique, sécurité de voisinage) et développer une véritable citoyenneté numérique de proximité. Un quartier apprenant n’est pas seulement connecté, il est solidaire et coopératif.
La ville qui apprend : inclusion et gouvernance
Une ville intelligente doit d’abord être inclusive. À Rabat, les plateformes numériques municipales ne devraient pas se contenter de gérer le trafic ou les déchets : elles doivent devenir de véritables espaces de dialogue citoyen. Chaque donnée collectée (mobilité, énergie, culture, sécurité) doit être interprétée comme l’expression d’un besoin social.
L’initiative des AI Cafés lancée à Rabat illustre cette démarche : associer chercheurs, responsables, étudiants et habitants pour apprendre ensemble à définir la place de l’IA dans la ville.
L’initiative des AI Cafés lancée à Rabat illustre cette démarche : associer chercheurs, responsables, étudiants et habitants pour apprendre ensemble à définir la place de l’IA dans la ville.
La région apprenante : un écosystème systémique
- Une ville ne se développe jamais seule : elle est reliée à son territoire, à ses flux et à ses citoyens. C’est pourquoi il faut élargir la vision et parler de régions intelligentes et apprenantes.
- Le Maroc a un atout unique : ses 12 régions géographiques et une 13ᵉ région, celle des Marocains du Monde. Chaque territoire peut contribuer selon ses forces : les régions côtières par l’économie portuaire et énergétique, les régions intérieures par l’agriculture intelligente et le patrimoine artisanal, Marrakech-Safi par le tourisme culturel, et la diaspora par les talents et les capitaux.
- La résilience devient alors collective : elle s’inscrit dans une gouvernance territoriale, où villes et régions coopèrent au lieu de se concurrencer.
- Le Maroc a un atout unique : ses 12 régions géographiques et une 13ᵉ région, celle des Marocains du Monde. Chaque territoire peut contribuer selon ses forces : les régions côtières par l’économie portuaire et énergétique, les régions intérieures par l’agriculture intelligente et le patrimoine artisanal, Marrakech-Safi par le tourisme culturel, et la diaspora par les talents et les capitaux.
- La résilience devient alors collective : elle s’inscrit dans une gouvernance territoriale, où villes et régions coopèrent au lieu de se concurrencer.
Apprendre de l’environnement : le cas d’Ifrane
La résilience urbaine passe par l’écologie. Ifrane, ville universitaire et station de montagne, offre un laboratoire naturel : elle peut utiliser l’IA pour réguler la consommation énergétique, surveiller la qualité de l’air, ou protéger ses ressources en eau.
Ifrane incarne une ville intelligente à échelle humaine, capable de conjuguer proximité et innovation. Ici, la technologie ne remplace pas la nature, elle l’accompagne pour préserver l’équilibre fragile entre modernité et durabilité.
Ifrane incarne une ville intelligente à échelle humaine, capable de conjuguer proximité et innovation. Ici, la technologie ne remplace pas la nature, elle l’accompagne pour préserver l’équilibre fragile entre modernité et durabilité.
Apprendre de ses erreurs : l’expérience de Casablanca
Casablanca, métropole en constante expansion, a connu des projets de transport et d’aménagement parfois critiqués. Une ville intelligente n’est pas celle qui ne se trompe jamais, mais celle qui corrige.
La gouvernance urbaine doit transformer chaque échec en apprentissage collectif. L’IA et les modèles prédictifs ne doivent pas imposer des solutions toutes faites, mais offrir aux décideurs et aux citoyens des scénarios alternatifs pour éviter de répéter les erreurs du passé.
La gouvernance urbaine doit transformer chaque échec en apprentissage collectif. L’IA et les modèles prédictifs ne doivent pas imposer des solutions toutes faites, mais offrir aux décideurs et aux citoyens des scénarios alternatifs pour éviter de répéter les erreurs du passé.
Une ville résiliente : le Maroc comme laboratoire
La résilience ne se décrète pas, elle se construit dans le temps. Pour que les villes marocaines deviennent des cités apprenantes, il faut :
- Un socle éducatif pour former les citoyens à l’IA et au numérique ;
- Une souveraineté informationnelle pour protéger les données locales ;
- Une gouvernance systémique qui associe État, collectivités, universités et entreprises ;
- Une capacité d’innovation qui parte des besoins réels et non des vitrines technologiques.
C’est en croisant apprentissage collectif et résilience territoriale que nos villes pourront affronter les défis climatiques, économiques et sociaux à venir.
- Un socle éducatif pour former les citoyens à l’IA et au numérique ;
- Une souveraineté informationnelle pour protéger les données locales ;
- Une gouvernance systémique qui associe État, collectivités, universités et entreprises ;
- Une capacité d’innovation qui parte des besoins réels et non des vitrines technologiques.
C’est en croisant apprentissage collectif et résilience territoriale que nos villes pourront affronter les défis climatiques, économiques et sociaux à venir.
Conclusion : apprendre pour durer
Une ville intelligente qui n’apprend pas est condamnée à l’échec. Une ville résiliente est d’abord une ville qui écoute, analyse, corrige et partage.
Le Maroc dispose d’atouts uniques pour inventer cette voie : un héritage culturel fort, une jeunesse créative, et une ambition numérique affirmée.
À nous de transformer nos médinas, quartiers, villes, toutes les villes marocaines et les 13 régions en espaces d’intelligence vivante, capables de conjuguer tradition et innovation, inclusion et durabilité.
Et pour réussir ce pari, il faut adopter l’approche systémique que j’ai développée dans mon livre : seule une vision globale, reliant les échelles locales, régionales et nationales, permettra de construire un Maroc véritablement apprenant et résilient.
Par Dr Az-Eddine Bennani
Le Maroc dispose d’atouts uniques pour inventer cette voie : un héritage culturel fort, une jeunesse créative, et une ambition numérique affirmée.
À nous de transformer nos médinas, quartiers, villes, toutes les villes marocaines et les 13 régions en espaces d’intelligence vivante, capables de conjuguer tradition et innovation, inclusion et durabilité.
Et pour réussir ce pari, il faut adopter l’approche systémique que j’ai développée dans mon livre : seule une vision globale, reliant les échelles locales, régionales et nationales, permettra de construire un Maroc véritablement apprenant et résilient.
Par Dr Az-Eddine Bennani