Le débat sur la gestion des bacs de stockage de la raffinerie de Mohammedia refait surface, mettant en lumière des enjeux économiques et concurrentiels majeurs pour le marché marocain des produits pétroliers. La décision récente du gouvernement d’autoriser le syndic de la Samir à louer ces infrastructures stratégiques a ravivé les critiques concernant un accès jugé « monopolistique et opaque » par certains acteurs du secteur.
Monopole et transparence : La SAMIR au cœur de la polémique
La ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a expliqué que l’octroi de cette licence s’inscrivait dans le cadre légal et visait à éviter la concentration excessive entre les mains d’un seul opérateur. Selon elle, « nous avons travaillé avec la Samir de manière fluide et sans bruit. La raffinerie reste une entreprise privée qui ne relève pas du ministère ». Des tests techniques ont été menés sur les pipelines connectés aux bacs pour garantir la sécurité et la conformité, entre 2023 et 2024.
Cependant, des voix syndicales dénoncent une exploitation exclusive et peu transparente. Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries de pétrole (CDT), estime que l’activité est aujourd’hui monopolisée par une seule entreprise, BGI Petrolium (Benbrahim Group Investment), qui détient la marque Yoom. La société exploite environ 80 000 m³ sur une capacité totale de 1,8 million de m³, principalement pour l’approvisionnement de ses propres stations-service en gasoil, laissant d’autres produits pétroliers comme l’essence, le kérosène ou le fuel sous-exploités. « Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour utiliser ces capacités de stockage, mais leurs demandes seraient restées sans suite », souligne El Yamani, pointant du doigt un manque de procédure compétitive et transparente.
L’enjeu économique est pourtant considérable. Les bacs de la Samir représentent une capacité stratégique de 1,8 million de tonnes, couvrant 17 jours de consommation de gasoil, 25 jours d’essence et 20 jours de fuel. Leur gestion conditionne non seulement la sécurité énergétique nationale, mais aussi la dynamique concurrentielle du marché pétrolier marocain.
En mai 2020, l’État marocain, par l’intermédiaire de l’Agence judiciaire du Royaume, a obtenu l’aval du tribunal de commerce de Casablanca pour autoriser la location des bacs de stockage, alors que la raffinerie était inactive depuis 2015. Cette mesure visait à renforcer les stocks stratégiques du pays à un coût maîtrisé tout en exploitant une fenêtre d’opportunité sur le marché international, marqué par une saturation des capacités de stockage et des prix particulièrement attractifs. L’opération devait également permettre au Maroc de consolider sa position en tant qu’acteur crédible dans le domaine du stockage pétrolier à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, cette décision suscite des interrogations sur la concurrence et la transparence. Les syndicats et certains observateurs craignent que le modèle actuel favorise une seule entreprise, limitant l’accès aux infrastructures pour d’autres acteurs du marché et réduisant les opportunités économiques pour le secteur.
Du point de vue économique, la question est cruciale. Les bacs de stockage ne sont pas simplement des infrastructures ; ils sont un levier pour la stabilité des prix, la compétitivité des distributeurs et la sécurité énergétique. Une ouverture plus équitable pourrait stimuler la concurrence, améliorer l’efficacité du marché et générer des retombées positives sur les prix à la pompe. Le gouvernement assure que la location actuelle n’entravera pas une future cession ou reprise de la raffinerie et qu’elle sera intégrée à tout scénario de rachat. Reste à savoir si les mesures mises en place suffiront à rassurer les acteurs économiques et les syndicats sur la transparence et l’équité de l’exploitation de ces actifs stratégiques.
Le débat autour de la location des bacs de stockage de la Samir dépasse le simple cadre technique ou administratif. Il met en lumière la nécessité d’une gestion transparente et concurrentielle des infrastructures stratégiques, tout en conciliant sécurité énergétique, efficacité économique et équité pour les acteurs du marché. La manière dont le Maroc gérera ce dossier pourrait devenir un indicateur clé de sa capacité à harmoniser politique industrielle, régulation de marché et développement économique.
Cependant, des voix syndicales dénoncent une exploitation exclusive et peu transparente. Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries de pétrole (CDT), estime que l’activité est aujourd’hui monopolisée par une seule entreprise, BGI Petrolium (Benbrahim Group Investment), qui détient la marque Yoom. La société exploite environ 80 000 m³ sur une capacité totale de 1,8 million de m³, principalement pour l’approvisionnement de ses propres stations-service en gasoil, laissant d’autres produits pétroliers comme l’essence, le kérosène ou le fuel sous-exploités. « Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour utiliser ces capacités de stockage, mais leurs demandes seraient restées sans suite », souligne El Yamani, pointant du doigt un manque de procédure compétitive et transparente.
L’enjeu économique est pourtant considérable. Les bacs de la Samir représentent une capacité stratégique de 1,8 million de tonnes, couvrant 17 jours de consommation de gasoil, 25 jours d’essence et 20 jours de fuel. Leur gestion conditionne non seulement la sécurité énergétique nationale, mais aussi la dynamique concurrentielle du marché pétrolier marocain.
En mai 2020, l’État marocain, par l’intermédiaire de l’Agence judiciaire du Royaume, a obtenu l’aval du tribunal de commerce de Casablanca pour autoriser la location des bacs de stockage, alors que la raffinerie était inactive depuis 2015. Cette mesure visait à renforcer les stocks stratégiques du pays à un coût maîtrisé tout en exploitant une fenêtre d’opportunité sur le marché international, marqué par une saturation des capacités de stockage et des prix particulièrement attractifs. L’opération devait également permettre au Maroc de consolider sa position en tant qu’acteur crédible dans le domaine du stockage pétrolier à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, cette décision suscite des interrogations sur la concurrence et la transparence. Les syndicats et certains observateurs craignent que le modèle actuel favorise une seule entreprise, limitant l’accès aux infrastructures pour d’autres acteurs du marché et réduisant les opportunités économiques pour le secteur.
Du point de vue économique, la question est cruciale. Les bacs de stockage ne sont pas simplement des infrastructures ; ils sont un levier pour la stabilité des prix, la compétitivité des distributeurs et la sécurité énergétique. Une ouverture plus équitable pourrait stimuler la concurrence, améliorer l’efficacité du marché et générer des retombées positives sur les prix à la pompe. Le gouvernement assure que la location actuelle n’entravera pas une future cession ou reprise de la raffinerie et qu’elle sera intégrée à tout scénario de rachat. Reste à savoir si les mesures mises en place suffiront à rassurer les acteurs économiques et les syndicats sur la transparence et l’équité de l’exploitation de ces actifs stratégiques.
Le débat autour de la location des bacs de stockage de la Samir dépasse le simple cadre technique ou administratif. Il met en lumière la nécessité d’une gestion transparente et concurrentielle des infrastructures stratégiques, tout en conciliant sécurité énergétique, efficacité économique et équité pour les acteurs du marché. La manière dont le Maroc gérera ce dossier pourrait devenir un indicateur clé de sa capacité à harmoniser politique industrielle, régulation de marché et développement économique.



