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Morocco Tech ?…Oui si c’est pour créer le premier robot 100% marocain !


Le Maroc vient de lancer une nième stratégie numérique sous le nom de « Morocco Tech ». L’avantage de cette initiative est qu’elle émane à présent d’un département dédié à la transformation digitale. Il était temps ! Nous sommes en 2022 et pour la petite histoire, Space- X vient juste de finaliser un pilote automatique géré par l’Intelligence Artificielle pour la navigation spatiale, en toute sécurité, de la station de lancement sur terre jusqu’au port d’amarrage de la Station Spatiale Internationale (ISS) en orbite…rien que çà !



Par Ali Bouallou

Morocco Tech ?…Oui si c’est pour créer le premier robot 100% marocain !
Le Maroc vient de lancer une nième stratégie numérique sous le nom de « Morocco Tech ». L’avantage de cette initiative est qu’elle émane à présent d’un département dédié à la transformation digitale. Il était temps ! Nous sommes en 2022 et pour la petite histoire, Space- X vient juste de finaliser un pilote automatique géré par l’Intelligence Artificielle pour la navigation spatiale, en toute sécurité, de la station de lancement sur terre jusqu’au port d’amarrage de la Station Spatiale Internationale (ISS) en orbite…rien que çà !

Malgré tout ce qu’on peut lire ici et là à propos des ratés de cette initiative, la précipitation,  la non disponibilité du nom de domaine Internet en « .ma » ainsi que le dépôt alambiqué du nom de la marque auprès de l’OMPIC, elle a le mérite d’exister car elle représente une plate-forme de travail et d’échange entre les différents intervenants. Elle implique également des financements, des accompagnements et des incitations en tous genres pour que la création technologique et l’innovation soient le fer de lance du renouvellement économique au Maroc pour les quinze à vingt années à venir.

Pour les instigateurs de cette initiative, Morocco Tech est une vision, un engagement, une posture politique et régulatrice, un écosystème. C’est aussi un moyen pour la promotion des talents marocains à l’intérieur de nos frontières, et partout ailleurs dans le monde, afin de créer des synergies et des opportunités d’innovation bénéfiques aussi bien pour le Maroc que pour les pays d’accueil de nos talents.
 
Morocco Tech base sa stratégie, sans exclusion et sans discrimination, sur des étalons talentueux, innovateurs, responsables, capables de créer le capital-confiance entre la destination Maroc et les leaders mondiaux de la transformation digitale.

Pour ces mêmes instigateurs, Morocco Tech n’est ni un label ni du bla-bla marketing. Elle n’est pas non plus destinée exclusivement à un club élitiste d’entreprises. Elle n’est pas un programme et n’a pas de propriétaire unique.

Morocco Tech ne vise nullement la modernisation de l’Administration et l’Entreprise marocaines. L’Agence de Développement du Digital s’y attèle depuis quelques années.

Comme toutes les stratégiques numériques du Maroc depuis la fin des années 90, les intentions sont bonnes et les discours aussi. Elles ont néanmoins souffert depuis la fin des années 90 d’une discontinuité des prises de décision et de remises en question perpétuelles.

Aujourd’hui, le Maroc s’enorgueillit d’avoir développé deux secteurs clés pour son économie, les industries automobile et aéronautique. Il serait fort judicieux pour Morocco Tech de suivre le processus de développement de ces deux industries.

Ces deux industries ont émergé grâce à l’audace et la prise de risque d’entrepreneurs marocains pour développer les premières chaines de montage 100% marocaines. Elles étaient une sorte de vitrines industrielles pour le Maroc.

Cela a permis de donner à réfléchir à certains investisseurs internationaux et entreprises de renommée mondiale. Les politiques et lois du pays ont ensuite fait en sorte à ce que la réflexion devienne réalité et qu’elle se renforce à travers le temps.

Morocco Tech devrait en prendre de la graine. Des groupements d’entreprises et de compétences marocaines devraient créer des usines de développement informatique et de codage dont l’objectif final devrait être un robot utile et commercialisable, basé sur l’Intelligence Artificielle (IA), dans l’un des domaines visés par Morocco Tech, l’agriculture, la santé, la finance voire la mobilité.

L'IA est un domaine multidisciplinaire de la science et de l'ingénierie dont l'objectif est de créer des machines intelligentes. L'IA permet de renforcer le progrès technologique dans notre monde de plus en plus numérique et axé sur les données. Autrement dit, l’IA est incontournable dans la transformation digitale. 

Un seul robot marocain basé sur l’IA donnera à réfléchir à la techno-sphère mondiale. D’autres robots devront suivre afin de maintenir l’avance technologique des talents marocains pour qui le Machine Learning, le Reinforcement Learning, le Deep Learning et les futurs concepts technologiques ne doivent avoir aucun secret.      

Le législateur marocain devra ensuite compléter voire mettre à niveau les lois et réglementations afférentes au secteur de la transformation digitale.

Un grand groupe technologique tel que IBM, HP ou Microsoft, et la liste est longue, devrait être approché pour délocaliser une partie de sa Recherche & Développement au Maroc.

Le Maroc ne doit plus se satisfaire de bureaux commerciaux ou marketing de ces entreprises. Le Maroc ne doit plus se contenter de l’offshoring des Calls Centers et de la Tierce Maintenance Applicative.

Il est temps de passer à l’étape supérieure, celle des centres de R&D, mais pour cela le Maroc devra être en mesure de montrer ce que ses talents sont capables de produire en matière de développement informatique robotique.  

Il serait intéressant de jeter un coup d’œil sur la carte de déploiement des centres de R&D en Afrique. Les grandes entreprises américaines sont en majorité présentes dans les contrées anglophones de l’Afrique pour leur R&D. Le choix de l’anglais comme langue de communication de Morocco Tech est une aubaine.  C’était le bon premier pas à prendre.

Espérons que d’autres bons pas suivront pour mettre un arrêt définitif au suivisme aveugle et naïf du Maroc dans le domaine de la transformation digitale.      


Ali Bouallou


Samedi 29 Janvier 2022