George Clooney, silhouette intemporelle, traversant la lagune en bateau-taxi. Julia Roberts, arborant un chandail insolite à l’effigie de son réalisateur Luca Guadagnino. Emma Stone, saluant les photographes sous les flashes. À Venise, la 82e Mostra a ouvert ses portes dans un mélange singulier de glamour et de gravité, où l’art du cinéma s’affiche autant dans la lumière des stars que dans les zones d’ombre de l’actualité internationale.
Un tapis rouge entre tradition et modernité
George Clooney, fidèle de l’événement, présentera Jay Kelly, une comédie où il incarne une vedette vieillissante aux prises avec une crise existentielle. Julia Roberts, quant à elle, a choisi l’autodérision, en portant un vêtement orné du visage de Luca Guadagnino, clin d’œil à leur collaboration dans After the Hunt, présenté hors compétition.
Mais c’est l’Italien Paolo Sorrentino qui a eu l’honneur d’ouvrir la compétition avec La Grazia. Un récit intimiste autour de Mariano de Santis, président de la République italienne, partagé entre le poids de l’âge, le deuil et la lourde responsabilité de signer une loi sur l’euthanasie. Retrouvant son acteur fétiche Toni Servillo, Sorrentino poursuit une réflexion mélancolique sur le pouvoir, la finitude et la dignité humaine.
Gaza s’invite sur le Lido
Difficile, cependant, de dissocier la Mostra de son contexte politique. Le collectif Venice4Palestine a interpellé les organisateurs afin que le festival prenne position face aux événements à Gaza. Parmi les signataires de la lettre ouverte : Toni Servillo, Matteo Garrone, Ken Loach, Audrey Diwan ou encore Abel Ferrara.
Le directeur artistique Alberto Barbera a exprimé la solidarité du festival avec la souffrance des Palestiniens, tout en refusant l’idée d’un boycott d’artistes liés à Israël, tel que le demandaient certains. Cette tension s’annonce particulièrement vive avec la projection de The Voice of Hind Rajab, documentaire de Kaouther Ben Hania retraçant l’histoire tragique d’une fillette tuée lors des bombardements à Gaza, le 29 janvier 2024. Utilisant les enregistrements bouleversants de son appel aux secours, le film s’annonce comme l’un des chocs émotionnels de cette édition.
Entre politique et plateformes
La Mostra n’hésite pas à conjuguer tradition et modernité. Contrairement à son rival cannois, qui privilégie l’expérience de la salle, Venise ouvre largement ses portes aux productions des plateformes. Cette année, trois films produits par Netflix concourent pour le Lion d’Or : Frankenstein de Guillermo del Toro, Jay Kelly de Noah Baumbach et A House of Dynamite de Kathryn Bigelow.
Autre moment fort attendu : Le mage du Kremlin d’Olivier Assayas, adapté du roman de Giuliano da Empoli, avec un scénario coécrit par Emmanuel Carrère. Une plongée dans les arcanes du pouvoir russe, au cœur de l’ombre poutinienne, qui s’annonce déjà comme un thriller politique d’envergure.
Un miroir du monde
Avec son mélange d’éclat hollywoodien et de débats brûlants, la 82e Mostra de Venise rappelle que le cinéma n’est pas qu’un divertissement : il est aussi une chambre d’écho des secousses de notre époque. Clooney amuse, Sorrentino interroge, Kaouther Ben Hania bouleverse. Et le spectateur, entre fascination et inconfort, se retrouve face à une certitude : à Venise, le cinéma reste cet art capable de conjuguer beauté, mémoire et conscience.
Un tapis rouge entre tradition et modernité
George Clooney, fidèle de l’événement, présentera Jay Kelly, une comédie où il incarne une vedette vieillissante aux prises avec une crise existentielle. Julia Roberts, quant à elle, a choisi l’autodérision, en portant un vêtement orné du visage de Luca Guadagnino, clin d’œil à leur collaboration dans After the Hunt, présenté hors compétition.
Mais c’est l’Italien Paolo Sorrentino qui a eu l’honneur d’ouvrir la compétition avec La Grazia. Un récit intimiste autour de Mariano de Santis, président de la République italienne, partagé entre le poids de l’âge, le deuil et la lourde responsabilité de signer une loi sur l’euthanasie. Retrouvant son acteur fétiche Toni Servillo, Sorrentino poursuit une réflexion mélancolique sur le pouvoir, la finitude et la dignité humaine.
Gaza s’invite sur le Lido
Difficile, cependant, de dissocier la Mostra de son contexte politique. Le collectif Venice4Palestine a interpellé les organisateurs afin que le festival prenne position face aux événements à Gaza. Parmi les signataires de la lettre ouverte : Toni Servillo, Matteo Garrone, Ken Loach, Audrey Diwan ou encore Abel Ferrara.
Le directeur artistique Alberto Barbera a exprimé la solidarité du festival avec la souffrance des Palestiniens, tout en refusant l’idée d’un boycott d’artistes liés à Israël, tel que le demandaient certains. Cette tension s’annonce particulièrement vive avec la projection de The Voice of Hind Rajab, documentaire de Kaouther Ben Hania retraçant l’histoire tragique d’une fillette tuée lors des bombardements à Gaza, le 29 janvier 2024. Utilisant les enregistrements bouleversants de son appel aux secours, le film s’annonce comme l’un des chocs émotionnels de cette édition.
Entre politique et plateformes
La Mostra n’hésite pas à conjuguer tradition et modernité. Contrairement à son rival cannois, qui privilégie l’expérience de la salle, Venise ouvre largement ses portes aux productions des plateformes. Cette année, trois films produits par Netflix concourent pour le Lion d’Or : Frankenstein de Guillermo del Toro, Jay Kelly de Noah Baumbach et A House of Dynamite de Kathryn Bigelow.
Autre moment fort attendu : Le mage du Kremlin d’Olivier Assayas, adapté du roman de Giuliano da Empoli, avec un scénario coécrit par Emmanuel Carrère. Une plongée dans les arcanes du pouvoir russe, au cœur de l’ombre poutinienne, qui s’annonce déjà comme un thriller politique d’envergure.
Un miroir du monde
Avec son mélange d’éclat hollywoodien et de débats brûlants, la 82e Mostra de Venise rappelle que le cinéma n’est pas qu’un divertissement : il est aussi une chambre d’écho des secousses de notre époque. Clooney amuse, Sorrentino interroge, Kaouther Ben Hania bouleverse. Et le spectateur, entre fascination et inconfort, se retrouve face à une certitude : à Venise, le cinéma reste cet art capable de conjuguer beauté, mémoire et conscience.


