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NIZAR BARAKA : Libérer les énergies


le Dimanche 6 Décembre 2020

Une vision simple et claire, des mesures concrètes et réalisables, ainsi que les moyens de les financer. C’est la démarche méthodique de l’Istiqlal dans l’élaboration de son programme électoral, a précisé Nizar Baraka, secrétaire général du parti, lors d’un webinaire organisé par l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI), mercredi 25 novembre.



NIZAR BARAKA :  Libérer les énergies
Incohérences du gouvernement

Pour résumer la pénible situation dans laquelle l’actuel gouvernement a plongé le pays, Nizar Baraka a cité quelques chiffres. La récession cette année se chiffre à 6%. La crise sanitaire y est, en effet, pour beaucoup, mais ne saurait tout expliquer. La faible résilience de l’économie nationale est essentiellement due à la piètre gestion du gouvernement, insiste le SG de l’Istiqlal.
Ce qui a surtout marqué l’action gouvernementale est son absence de cohésion, a estimé Nizar Baraka. La « politique des silos » qu’il a appliqué a pour conséquence la perte de temps, d’argent et d’efficacité.

Prix à payer

Résultat : 580.000 Marocains sont allés aller renforcer les rangs des sans-emploi, suite à la crise sanitaire. Le Maroc en est arrivé à 12,3% de taux de chômage, dans une situation similaire à celle de la fin des années 90, quand feu Hassan II avait estimé que le pays est au bord de la crise cardiaque.

Le Maroc compte, en outre, 1,6 million de pauvres en plus. Le taux de pauvreté est désormais de 6,6%. Tous les efforts consentis en matière de lutte contre la pauvreté et les résultats réalisés (le taux de pauvreté étant passé de 15%, en 2008, à 4,8%, dix ans plus tard), ont été en partie perdus.
L’agence de notation Fitch a dégradé la note du Maroc, ce qui va se traduire par une baisse de l’attractivité auprès des investisseurs internationaux et un accès plus cher aux marchés financiers. Donc, moins de création d’emplois, moins de recettes fiscales pour financer les domaines sociaux…

Solutions alternatives

Mais ce ne sont pas les lamentations qui vont encourager les Marocains à aller voter aux élections et dégager une nouvelle majorité. Pour obtenir leur confiance, il faudra leur proposer des solutions alternatives, a insisté Nizar Baraka. Ce à quoi il qui a invité l’AEI, en tant que think tank istiqlalien, qui accueille d’ailleurs une quarantaine de nouveaux membres, issus du monde de l’entreprise.
Je vous veux dans les Chambres professionnelles et au parlement, a convié, en substance, le SG de l’Istiqlal les membres de l’Alliance, pour pouvoir apporter un appui effectif aux unités de production et à la création des richesses. L’Istiqlal doit accéder au gouvernement pour mettre en œuvre les valeurs et programmes qu’il défend.

Voter massivement

Plusieurs réformes attendent d’être menées, à l’exemple de celle sur les retraites (2/3 des travailleurs ne cotisent à aucune caisse), a indiqué Nizar Baraka. Et les stratégies sectorielles ont besoin d’être révisées et actualisées, ce qu’a manqué de faire le présent exécutif. Le prochain gouvernement aura, par ailleurs, à mettre en œuvre le nouveau modèle de développement, actuellement en cours d’élaboration.
Il s’agit de coller à la réalité, d’encourager la participation des citoyens à la gestion des affaires de la nation, de leur rappeler que l’alternance au pouvoir ne peut se produire que s’ils vont voter massivement et choisir le programme partisan qui répond le mieux à leurs attentes.

Classe moyenne

Avec seulement 10% des inscrits aux listes électorales et 27% des votants, le parti en tête du gouvernement a pu obtenir 32% des sièges à la Chambre des représentants. Mais avec un exécutif dont la caractéristique principale est le manque d’homogénéité, aucun résultat probant ne peut être obtenu.

Comme l’a rappelé Abdellatif Maâzouz, président de l’AEI, le traitement des questions économiques au sein de l’Alliance a toujours eu une dimension sociale. Nizar Baraka considère que la conjoncture actuelle dicte d’accorder un intérêt particulier à la classe moyenne, après avoir été fragilisée, voir en partie dégradée, des suites de l’inefficience de l’action gouvernementale.
Changer de méthode

Les attentes sont énormes en matière d’éducation, de santé, de couverture sociale et de création d’emplois. Et ce n’est pas avec les anciennes recettes qu’il est possible de stimuler le dynamisme économique dans le monde post-Covid marqué par l’incertitude et la complexité.

L’Istiqlal, parti de l’Autocritique (titre de l’œuvre majeure de feu Allal El Fassi), commence par soi-même et révolutionne ses méthodes de travail. L’accent est, désormais, mis sur la proximité des citoyens, autant dans l’objectif de mieux répondre à leurs attentes que pour réhabiliter l’action politique.

Réparer l’ascenseur social

L’égalitarisme istiqlalien est remis au goût du jour, pour réparer l’ascenseur social en panne. Les économistes istiqlaliens sont appelés pour ce faire, à l’instar des membres des autres organisations parallèles du parti, à essorer leurs méninges pour proposer des alternatives faisables et les faire connaître aux Marocains pour obtenir leur adhésion.
Objectif : Gagner la confiance des Marocains pour pouvoir redresser une situation socioéconomique et politique de plus en plus inquiétante.

Libérer les énergies afin de donner l’occasion aux compétences de servir au mieux leur patrie.

Ahmed NAJI/Arrissala/L’ODJ




Dimanche 6 Décembre 2020