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Najib Akesbi, ou la nostalgie d’un Maroc qu’on ne reconnaît plus


Par Lahcen Haddad

Najib Akesbi, dans cet interview publié par le Monde, dénonce un système économique marocain dominé par un « capitalisme de rente », dans lequel une élite politique et économique capte la richesse nationale, tandis que la majorité – notamment la jeunesse et les classes moyennes – voit son pouvoir d’achat et sa mobilité sociale stagner.

Mais bien que pertinent sur certains constats (oligopoles, lenteur sociale, concentration de richesse), j’estime que Akesbi reste figé sur une vision du Maroc d’hier, sans prendre pleinement la mesure des transformations structurelles en cours.



Parmi ces transformations :

  • Diversification du tissu productif (automobile, aéronautique, énergies renouvelables, offshoring).
  • Investissements dans les infrastructures (port de Tanger Med, TGV, autoroutes…).
  • Positionnement du Maroc comme hub industriel et logistique en Afrique.  
     
Je souligne dans cet article pari aujourdui sur les colonnes du 360 que Akesbi traite le problème surtout du point de vue sociologique (capitalisme de connivence, rente) mais sans réellement distinguer les « rentes parasitaires » (monopoles protégés) et les « rentes stratégiques » (ressources naturelles, secteurs à long terme) ni proposer un modèle économique précis de réforme (fiscalité progressive, soutien PME/startups, redistribution budgétairement soutenable).  

En conclusion : Akesbi est utile pour pointer les injustices et la colère sociale, mais il reste « un miroir de la colère » plutôt qu’un « architecte d’un nouveau modèle ». Le Maroc aujourd’hui a besoin non pas de nostalgie, mais d’un contrat social renouvelé : plus transparent, plus équitable, plus décentralisé; convertir les rentes en leviers de transformation.

PAR LAHCEN HADDAD/LE 360.MA


Vendredi 24 Octobre 2025