Vendredi 21 novembre, Nicolas Sarkozy a annoncé la sortie de son nouvel ouvrage, un récit de 216 pages dans lequel il détaille son quotidien derrière les barreaux. L’ex-président avait été incarcéré dans le cadre de l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007, une séquence judiciaire qui a secoué la classe politique française.
 

Dans un teaser publié sur son compte X, Sarkozy évoque une expérience éprouvante, presque philosophique : « En prison, il n’y a rien à voir, et rien à faire. Le bruit y est constant. À l’image du désert, la vie intérieure se fortifie. » Quelques semaines plus tôt, lors de l’audience qui a entraîné sa libération, il décrivait déjà cette période comme « très dure », voire « éreintante », un véritable « cauchemar ».
 

Il sera rejugé en appel dès le 16 mars, ce qui laisse penser que ce livre s’inscrit aussi dans une stratégie de communication maîtrisée. La sortie de ce livre intervient à un moment étonnant : quinze jours avant Noël. Un hasard du calendrier peut-être, mais un hasard qui tombe plutôt bien pour l’éditeur. L’ancien président affirme avoir reçu des milliers de lettres de soutien pendant sa détention, signe que son image reste très forte auprès d’une partie de l’opinion.
 

Dans le camp de ses soutiens, l’enthousiasme est total. Sur les réseaux, les commentaires fusent : « hâte de vous lire », « quelle injustice », « bravo monsieur le président ». Sarkozy continue d’incarner une figure politique majeure, parfois même une référence nostalgique pour une partie de la droite française.
 

Mais la sortie fait aussi grincer des dents. Ses opposants l’accusent d’indécence, ironisent sur son statut de « prisonnier », et le comparent à tort ou à raison à « Nelson Mandela au bout de trois semaines », une formule lancée pour dénoncer une victimisation jugée disproportionnée.
 

L’affaire prend d’autant plus de relief que Sarkozy est désormais sous interdiction d’entrer en contact avec le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, un élément judiciaire qui pimente encore plus l’actualité autour de ce livre.

La sortie du livre de Sarkozy promet d’alimenter le débat politique français dans les semaines qui viennent. Reste à voir si Le Journal d’un prisonnier sera un simple témoignage, un outil politique ou un plaidoyer anticipé avant son procès en appel. Ce qui est sûr, c’est que ce récit ne passera pas inaperçu.