Maria Corina Machado, ancienne députée de l’Assemblée nationale, est depuis plusieurs années la principale opposante au président vénézuélien. Persécutée, menacée, parfois contrainte à la clandestinité, elle n’a jamais quitté son pays.
Le comité Nobel, présidé par Jørgen Watne Frydnes, a salué “l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique” et rappelé son rôle essentiel dans l’unification d’une opposition longtemps fracturée. Machado est devenue la figure d’un mouvement qui réclame élections libres, justice et alternance politique, dans un Venezuela miné par la crise économique et humanitaire.
Depuis plus d’une décennie, le Venezuela est plongé dans une dérive autoritaire : hyperinflation, pénuries, exode massif, répression des voix dissidentes. Face à cela, Maria Corina Machado a su canaliser la colère populaire en revendication démocratique.
Lors des primaires de l’opposition en octobre 2023, elle avait remporté plus de 90 % des voix sur près de 3 millions de votants, devenant ainsi la “libertadora”, en hommage à Simón Bolívar, figure mythique de l’indépendance sud-américaine.
Cette distinction internationale place désormais le Venezuela au centre du débat mondial sur la démocratie et les droits humains. Elle intervient alors que le régime Maduro resserre son emprise sur les institutions et que des centaines d’opposants restent emprisonnés ou exilés.
La décision du comité a suscité un raz-de-marée de réactions. En Amérique latine, dirigeants, ONG et citoyens ont salué “une victoire morale pour les peuples opprimés”. Aux États-Unis, la nouvelle a fait grincer quelques dents : Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche depuis janvier, espérait décrocher le Nobel pour son “rôle dans la résolution de nombreux conflits” — une prétention jugée “largement exagérée” par les observateurs.
Ce Nobel pourrait changer la donne politique à Caracas. Machado, toujours empêchée de se présenter officiellement aux élections par le pouvoir, voit sa légitimité internationale renforcée. Reste à savoir si cette reconnaissance mondiale poussera Maduro à négocier, ou au contraire, durcira la répression. Une chose est sûre : avec ce Nobel, le combat pour la démocratie au Venezuela vient de gagner une voix planétaire.