Quand on circule aujourd’hui entre Tanger et Casablanca, on perçoit une dynamique ferroviaire bien au-delà du confort offert aux voyageurs. En coulisses, la maintenance joue un rôle décisif. Les lorrys automoteurs commandés par l’ONCF sont des engins spécialisés dédiés à l’entretien des caténaires, ces infrastructures électriques essentielles à la circulation des trains à grande vitesse. Leur mission est claire : prévenir les incidents techniques, réduire les risques d’interruption et garantir une régularité optimale du trafic sur l’axe le plus fréquenté du Royaume.

L’appel d’offres lancé par l’ONCF, estimé à 54,48 MDH, vise à renforcer un parc d’engins devenus indispensables à la sécurité du réseau LGV. Ce choix n’est pas anodin. Il traduit une volonté de consolider l’existant avant d’élargir le périmètre du réseau. La ligne Tanger-Casablanca, première LGV du continent africain, constitue aujourd’hui une vitrine technologique que l’Office entend préserver, tant sur le plan de la sécurité que de la fiabilité opérationnelle.

Au-delà de la maintenance immédiate, cet investissement s’inscrit dans une trajectoire plus large. L’ONCF prépare activement l’extension de la LGV vers Marrakech, un projet structurant qui renforcera la connectivité entre les grands pôles économiques et touristiques du pays. Cette anticipation technique est essentielle : un réseau étendu exige des outils de maintenance performants dès les premières phases d’exploitation.

Cette initiative s’ajoute à un programme d’investissement d’envergure engagé par l’ONCF. L’opérateur prévoit notamment l’acquisition de 168 nouveaux trains pour un montant d’environ 29 milliards de dirhams, afin de renouveler le parc ferroviaire et accompagner la montée en puissance du trafic voyageurs et marchandises à l’horizon 2030. Derrière ces chiffres, se dessine une ambition claire : faire du rail un pilier de la mobilité durable et inclusive au Maroc.

Pour les voyageurs, ces investissements peuvent sembler éloignés du quotidien. Pourtant, ils ont un impact direct. « Un train rapide, c’est bien. Un train rapide et fiable, c’est indispensable », confiait récemment un usager régulier d’Al Boraq. La maintenance des caténaires, souvent invisible, conditionne pourtant la ponctualité, la sécurité et la confiance des citoyens dans le service public ferroviaire.

Au-delà des 54,48 MDH, l’enjeu est clair : bâtir un réseau ferroviaire marocain moderne, sûr et résilient. En investissant dans des équipements techniques de pointe, l’ONCF fait le pari d’une mobilité performante, capable d’accompagner durablement le développement économique et territorial du Royaume.