Par Mustapha Sehimi
Mustapha Sehimi
A n'en pas douter, un regard rétrospectif sur la question nationale depuis un an atteste de ce fait: celui de grandes avancées. Quels paramètres cumulatifs ont poussé dans ce sens? Assurément le retour du président Trump à la Maison Blanche pour un second mandat. Le 10 décembre 2020, au terme du premier, il avait pris une décision historique : celle la reconnaissance de la marocanité des provinces sahariennes récupérées et de l'exclusivité du plan marocain dans la recherche d'un règlement politique négocié.
Dans cette optique, il a confié à l'un de ses conseillers, Massad Balous, pour l'Afrique du Nord le dossier du Sahara marocain. Cet officiel s'est rendu à la fin du mois de juillet dernier en Tunisie, en Libye et en Algérie. Il a réaffirmé à cette occasion ce qu'il avait déjà déclaré en avril que les États-Unis soutiennent le plan d'autonomie marocain comme "seule solution sérieuse et réaliste". Il a également mis l'accent sur le renforcement et l'élargissement de la présence américaine dans la région tant en termes commerciaux et économiques que sécuritaires et géostratégiques.
L'Algérie "partie prenante"
Parallèlement, pourrait-on dire, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, a repris du service en renouant des contacts, en particulier le 16 septembre courant, en se rendant à Alger. Il ne parle plus de "partition" comme il avait l'avait fait à la mi-octobre 2024 devant le Conseil de sécurité - une incongruité et une faute majeure dans son mandat de facilitateur. Recadré depuis, il s'est vu signifier le 5 septembre par le Secrétaire d'État américain, Marco Rubio, la feuille de route de l'administration Trump.
C'est précisément sur cette base-là que cet émissaire onusien a déclaré à un think tank italien, à la veille de sa visite à Alger que le pays voisin était "une partie prenante "et un acteur central dans le dossier du Sahara; et que le mouvement séparatiste se voyait qualifié de "groupe", comme pour souligner la relativisation de son statut.
Cet agenda est intéressant à rappeler. Ainsi le même vendredi 5 septembre, voilà le "Polisario" qui publie un communiqué de son secrétariat général affirmant son "engagement à œuvrer pour parvenir à une solution politique, pacifique et mutuellement acceptable" –une nouvelle formulation qui a eu l'imprimatur d'Alger.
Une révision déchirante par rapport à des revendications récurrentes depuis un demi- siècle sur 1'organisation d'un référendum d'autodétermination" et "l'indépendance du Sahara occidental". Pas de référendum donc: le Conseil de sécurité n'y fait plus référence depuis plus de deux décennies...
Ce qui paraît désormais à l'ordre du jour a trait à un certain nombre d'éléments. Le premier a trait à la réarticulation de la Minurso, créée en avril 1991 (résolution 690 du Conseil de sécurité) dont le mandat sera limité au suivi et au respect du cessez-le-feu. Or le mouvement séparatiste a déclaré le 20 novembre 2020 qu'il allait reprendre "la lutte armée légitime" après l'opération de normalisation du passage frontalier de Gueguerat par les FAR, avec l'accord des Nations Unies.
De plus, il rejette la formule des tables rondes réunissant les quatre parties (Maroc, Algérie, Mauritanie, "Polisario") tenues en Suisse en décembre 2018 et mars 2019. De quoi discréditer totalement sa rhétorique rituelle aux Nations Unies alors qu'il rejette en même temps le processus décidé par le Conseil de sécurité. Comment peut-il condamner toutes les résolutions de cette haute instance onusienne et réclamer l'application d'une solution consacrée par celle-ci ?
Réarticulation de la Minurso
Réarticulation de la Minurso mais aussi une nouvelle piste sans doute ouverte. L'administration Trump s'est mobilisée pour pousser Alger à se rallier à une nouvelle approche non seulement de la question nationale mais également de la situation régionale. Dans ce registre, de quoi s'agit- il?
D'œuvrer à une normalisation des relations maroco-algériennes; de désamorcer le conflit qui oblitère lourdement les intérêts de Washington dans la région tant stratégiques ( Sahel,...) qu'économiques (immenses réserves d'hydrocarbures dans le Sahara oriental, facilitation des compagnies américaines dans leur exploitation favorisée par la nouvelle législation algérienne du passage de 51/49 à 20/80). Une capitulation énergétique...
Autre aspect: l'actualisation du projet d'autonomie d'avril 2007. Il définit des principes qui sont appelés à se traduire par des déclinaisons institutionnelles plus précises. Les États-Unis y font d'ailleurs référence en parlant d'une "autonomie véritable". Le Maroc est ouvert à cet égard mais il y avait un pré requis: celui de l'adhésion d'Alger et du "Polisario" au plan d'autonomie. Sur cette base-là, Rabat fait montre de sa disposition en la matière mais dans le strict cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale.
Dans cette optique, il a confié à l'un de ses conseillers, Massad Balous, pour l'Afrique du Nord le dossier du Sahara marocain. Cet officiel s'est rendu à la fin du mois de juillet dernier en Tunisie, en Libye et en Algérie. Il a réaffirmé à cette occasion ce qu'il avait déjà déclaré en avril que les États-Unis soutiennent le plan d'autonomie marocain comme "seule solution sérieuse et réaliste". Il a également mis l'accent sur le renforcement et l'élargissement de la présence américaine dans la région tant en termes commerciaux et économiques que sécuritaires et géostratégiques.
L'Algérie "partie prenante"
Parallèlement, pourrait-on dire, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, a repris du service en renouant des contacts, en particulier le 16 septembre courant, en se rendant à Alger. Il ne parle plus de "partition" comme il avait l'avait fait à la mi-octobre 2024 devant le Conseil de sécurité - une incongruité et une faute majeure dans son mandat de facilitateur. Recadré depuis, il s'est vu signifier le 5 septembre par le Secrétaire d'État américain, Marco Rubio, la feuille de route de l'administration Trump.
C'est précisément sur cette base-là que cet émissaire onusien a déclaré à un think tank italien, à la veille de sa visite à Alger que le pays voisin était "une partie prenante "et un acteur central dans le dossier du Sahara; et que le mouvement séparatiste se voyait qualifié de "groupe", comme pour souligner la relativisation de son statut.
Cet agenda est intéressant à rappeler. Ainsi le même vendredi 5 septembre, voilà le "Polisario" qui publie un communiqué de son secrétariat général affirmant son "engagement à œuvrer pour parvenir à une solution politique, pacifique et mutuellement acceptable" –une nouvelle formulation qui a eu l'imprimatur d'Alger.
Une révision déchirante par rapport à des revendications récurrentes depuis un demi- siècle sur 1'organisation d'un référendum d'autodétermination" et "l'indépendance du Sahara occidental". Pas de référendum donc: le Conseil de sécurité n'y fait plus référence depuis plus de deux décennies...
Ce qui paraît désormais à l'ordre du jour a trait à un certain nombre d'éléments. Le premier a trait à la réarticulation de la Minurso, créée en avril 1991 (résolution 690 du Conseil de sécurité) dont le mandat sera limité au suivi et au respect du cessez-le-feu. Or le mouvement séparatiste a déclaré le 20 novembre 2020 qu'il allait reprendre "la lutte armée légitime" après l'opération de normalisation du passage frontalier de Gueguerat par les FAR, avec l'accord des Nations Unies.
De plus, il rejette la formule des tables rondes réunissant les quatre parties (Maroc, Algérie, Mauritanie, "Polisario") tenues en Suisse en décembre 2018 et mars 2019. De quoi discréditer totalement sa rhétorique rituelle aux Nations Unies alors qu'il rejette en même temps le processus décidé par le Conseil de sécurité. Comment peut-il condamner toutes les résolutions de cette haute instance onusienne et réclamer l'application d'une solution consacrée par celle-ci ?
Réarticulation de la Minurso
Réarticulation de la Minurso mais aussi une nouvelle piste sans doute ouverte. L'administration Trump s'est mobilisée pour pousser Alger à se rallier à une nouvelle approche non seulement de la question nationale mais également de la situation régionale. Dans ce registre, de quoi s'agit- il?
D'œuvrer à une normalisation des relations maroco-algériennes; de désamorcer le conflit qui oblitère lourdement les intérêts de Washington dans la région tant stratégiques ( Sahel,...) qu'économiques (immenses réserves d'hydrocarbures dans le Sahara oriental, facilitation des compagnies américaines dans leur exploitation favorisée par la nouvelle législation algérienne du passage de 51/49 à 20/80). Une capitulation énergétique...
Autre aspect: l'actualisation du projet d'autonomie d'avril 2007. Il définit des principes qui sont appelés à se traduire par des déclinaisons institutionnelles plus précises. Les États-Unis y font d'ailleurs référence en parlant d'une "autonomie véritable". Le Maroc est ouvert à cet égard mais il y avait un pré requis: celui de l'adhésion d'Alger et du "Polisario" au plan d'autonomie. Sur cette base-là, Rabat fait montre de sa disposition en la matière mais dans le strict cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale.