La Jamaïque a été frappée de plein fouet par un cyclone classé en catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents avoisinant 300 km/h. Les images venues de l’île ne laissent aucun doute sur l’ampleur de la catastrophe. Des quartiers entiers sont méconnaissables, des habitations arrachées de leurs fondations, tandis que les réseaux électriques et télécoms ont été lourdement endommagés. L’ONU parle d’une dévastation « jamais observée » sur ce territoire. Avec 300 km/h, Melissa devient un cyclone historique.
En Haïti, pourtant épargnée par l’œil du cyclone, les pluies torrentielles ont déclenché inondations et glissements de terrain, notamment dans le sud de Port-au-Prince. Les autorités locales évoquent déjà 30 morts, dont 10 enfants, et 20 disparus. Ici, la détresse se lit dans les rues transformées en torrents de boue. Des véhicules ont été engloutis et des familles entières manquent toujours à l’appel. Haïti recense 30 victimes et 20 personnes disparues.
Les communications demeurent instables en Haïti comme à Cuba, où des routes stratégiques sont encore impraticables. Les habitants tentent de contacter leurs proches, souvent en vain, alimentant une angoisse collective palpable. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les axes pour permettre la circulation des convois humanitaires, tandis que les municipalités improvisent des centres de regroupement pour les rescapés.
La solidarité internationale s’organise à un rythme soutenu. Les États-Unis ont déployé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, tout en envoyant du renfort vers Haïti. Le Venezuela a expédié 26.000 tonnes de produits d’urgence à Cuba, et le Salvador annonce l’envoi de 3 avions chargés de médicaments et d’eau potable. La France prépare une cargaison maritime de kits d’assistance destinés à la Jamaïque. Le Royaume-Uni a débloqué une enveloppe financière d’urgence de 2,5 millions de livres. Les secours étrangers convergent massivement vers les zones sinistrées.
L’ouragan Melissa se dirige désormais vers l’Atlantique Nord en perdant progressivement de sa force. Il laisse derrière lui un paysage de ruines, des milliers de familles sans abri et une mémoire collective traumatisée. Reste à savoir si le monde retiendra cette leçon ou s’il faudra, encore une fois, reconstruire après avoir oublié.