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Plus de 36.000 civils fuient les combats dans la région du Kordofan-Nord au Soudan


Rédigé par le Lundi 3 Novembre 2025

Une nouvelle vague de déplacements massifs secoue le Soudan. Selon un rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 36.825 personnes ont fui cinq localités du Kordofan-Nord, situé à l’est du Darfour, un peu plus d’une semaine après la prise de la ville stratégique d’El-Facher par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). La situation devient de plus en plus désastreuse pour les civils, alors que les combats font rage dans cette vaste région au cœur du pays.



Plus de 36.000 civils fuient les combats dans la région du Kordofan-Nord au Soudan

La guerre au Soudan, déjà marquée par des mois de combats sanglants, a pris une nouvelle dimension. Le Kordofan-Nord, jusque-là épargné par l'intensification des affrontements, est désormais devenu un champ de bataille crucial entre l'armée régulière soudanaise et les FSR. Depuis avril 2023, les paramilitaires mènent une offensive contre les forces gouvernementales, prenant progressivement le contrôle de plusieurs zones clés. Cette escalade violente a poussé des milliers de civils à fuir pour sauver leur vie.

 

Le sort de El-Obeid, capitale du Kordofan-Nord, semble sceller celui de la région. Les forces des FSR ont intensifié leurs attaques pour prendre le contrôle de cette ville stratégique, qui abrite des installations logistiques vitales pour l'armée et un aéroport international. Selon des témoins, la ville est désormais une cible militaire dans le conflit. Les habitants font état de déplacements de matériel militaire lourd et de véhicules des paramilitaires circulant de manière inquiétante autour d’El-Obeid.
 

Souleiman Babiker, un habitant d’Oum Smeima, à l’ouest d’El-Obeid, a confié à l’AFP que, après la prise d’El-Facher, "le nombre de véhicules des FSR a considérablement augmenté". Il a expliqué que la peur des affrontements les a contraints à abandonner leurs champs.

 

Les atrocités commises par les paramilitaires sont de plus en plus dénoncées par les observateurs internationaux. Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a récemment alerté sur les représailles à motivation ethnique commises à Bara, soulignant que les paramilitaires étaient accusés de massacres, de violences sexuelles et d’enlèvements ciblant des communautés non arabes. Ces atrocités rappellent celles qui ont eu lieu dans le Darfour lors des conflits passés.

 

La guerre qui déchire le Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes, un chiffre qui ne cesse d’augmenter à mesure que les combats s'intensifient. Selon l’ONU, cette guerre a engendré la pire crise humanitaire du monde, avec des millions de réfugiés fuyant les zones de combat dans un contexte de pénurie alimentaire, de manque de soins médicaux et de conditions de vie catastrophiques.

 

La situation au Soudan semble de plus en plus sombre, avec des batailles sans fin et un désastre humanitaire qui semble inéluctable tant que la communauté internationale ne prendra pas des mesures plus énergiques. Alors que le pays s'enfonce dans un conflit de longue durée, les réfugiés s’entassent dans des conditions de plus en plus précaires, cherchant désespérément des moyens de survie dans une guerre qui ne semble pas vouloir finir.


Il reste à savoir si la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, réussira à mettre un terme à ce conflit, ou si le Soudan se retrouvera plongé dans une violence sans fin, où les civils continueront à payer le prix fort.


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Mamadou Bilaly Coulibaly
Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 3 Novembre 2025