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Qu’est-ce que le "blues post-coïtal" ?




La dysphorie post-coïtale : quand l'orgasme est suivi de tristesse

Qu’est-ce que le "blues post-coïtal" ?
La dysphorie post-coïtale est un phénomène peu connu, mais pourtant bien réel, qui peut toucher certains couples mariés. Ce trouble, également appelé "blues post-coïtal", se manifeste par un sentiment de tristesse, d'anxiété ou de dépression qui survient immédiatement après l'orgasme. Bien qu'il soit difficile d'estimer le nombre de personnes concernées, certaines études suggèrent que jusqu'à 10% des femmes peuvent en souffrir.

Elle se compose de quatre étapes : la phase d’excitation, puis de plateau, d’orgasme et enfin de "résolution", normalement accompagnée d’un sentiment de bien-être et d’une relaxation physique et psychologique. Chez les personnes souffrant de dysphorie post-coïtale, ce bien-être général est remplacé par un sentiment mélangé de mélancolie, de tristesse, d’anxiété, d’irritabilité ou encore d’agitation.

Les symptômes de la dysphorie post-coïtale peuvent varier d'une personne à l'autre, mais ils comprennent généralement un sentiment de vide, de la fatigue, de l'irritabilité ou une baisse de l'estime de soi. Les personnes qui en souffrent peuvent également avoir des pensées négatives ou des regrets sur leur relation sexuelle ou leur partenaire.

Combien de temps dure le "blues post-sexe" ? Cet état pourrait durer plus d’une heure chez certaines personnes et n’est, dans les cas les plus "graves", pas soulagé par les mots du ou de la partenaire.

Il est important de comprendre que la dysphorie post-coïtale ne résulte pas nécessairement d'une mauvaise relation sexuelle ou d'un manque d'amour entre les partenaires.

Bien que la cause exacte de ce trouble soit encore inconnue, certains chercheurs suggèrent que la libération de certaines hormones après l'orgasme peut jouer un rôle dans son apparition.

"Cela peut être causé par des hormones, des stimulateurs mentaux comme la mémoire, des déclencheurs sensuels et physiques comme l’odeur, la façon dont vous êtes touché, votre environnement, votre niveau d’énergie et votre état mental au moment de l’activité sexuelle", indique la sexologue Emilie Lavinia au magazine Glamour.
"Et en raison des pics et des creux hormonaux tout au long du cycle menstruel qui peuvent augmenter la sensibilité et les réponses émotionnelles à l’intimité. La grossesse et la ménopause peuvent également créer une plus grande probabilité de souffrir de PCD"

Si vous ou votre partenaire souffrez de dysphorie post-coïtale, il est important d'en parler à votre médecin ou à un thérapeute de couple. Ils pourront vous aider à comprendre et à gérer ce trouble. Certaines thérapies, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, peuvent également être utiles pour apprendre à gérer les émotions négatives et à renforcer votre relation.

Il est également important de prendre soin de soi après l'orgasme en adoptant des pratiques d'auto-soins telles que la méditation, la relaxation ou l'exercice physique. La communication ouverte avec votre partenaire peut également aider à réduire les sentiments négatifs en renforçant la confiance et en renforçant votre intimité émotionnelle.

La respiration profonde peut être utile pour calmer le système nerveux : de nombreuses études ont en effet montré que le travail respiratoire contrôlé pouvait être puissant pour détendre et réguler les émotions.

En fin de compte, la dysphorie post-coïtale est un trouble qui peut être difficile à comprendre et à gérer, mais il ne doit pas être ignoré. Avec l'aide d'un professionnel et des efforts des deux partenaires, il est possible de surmonter ce trouble et de renforcer la relation sexuelle et émotionnelle entre les partenaires.

Au Maroc, le sujet reste un tabou !

Il est évident que les analyses, les études et d'éventuelles données sur le sujet, certes aussi intime, ne semble pas être disponibles.

Au Maroc, la question demeure de savoir si les sexologues traitent la dysphorie post-coïtale dans leurs cabinets ?

Selon certains sexologues marocains, la dysphorie post-coïtale est souvent négligée et peu abordée par les patients, probablement en raison du manque de sensibilisation sur le sujet.

Cependant, les sexologues marocains sont formés pour aider les patients à surmonter les problèmes sexuels et émotionnels liés à la sexualité, y compris la dysphorie post-coïtale, s'ils en font la demande.

 

Mercredi 8 Mars 2023



Rédigé par La Rédaction le Mercredi 8 Mars 2023