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Quel recours pour les étudiants au lendemain de la levée des mesures dues à la crise sanitaire du Covid 19 ???!!!


le Lundi 21 Mars 2022



Par Aya Azaddou

©roidutablier.com
©roidutablier.com
C’était un après-midi d’août, après la levée de la quarantaine due à la pandémie du Covid19, où un œuf pondu frai eût pu durcir sous le soleil en dix minutes, je me suis rendue à la plage la plus proche, pour m’empêcher de fondre comme neige au soleil, au sens propre de l’expression.

Par un moment où je m’assis récupérant mon souffle, un jeune de 23 ans vint s'abriter sous mon parasol , un seau à la main, plein d’œufs durs, pas sous le soleil cette fois. C’est en échangeant avec lui pour quelques secondes, que m’est venue l’idée d’adresser le présent sujet: J’étais là à m’amuser en fuyant la chaleur insupportable, alors que ce jeune était là, pour me vendre des œufs en échange de quelques sous qui ne valent absolument pas la sueur de son front.

Pour des raisons d’anonymat, et de protection de sources journalistiques, je l’appellerai Karim.

 Le jeune Karim vendait des œufs à la plage, faisant l’aller-retour pour je ne sais combien de fois entre Martil et Capo Negro, pour pouvoir s’offrir un ordinateur portable qui lui permettra de suivre ses cours donnés « à distance » par l’école d’ingénieurs où il poursuit ses études.

Du fait de la pandémie, des restrictions qui l’ont accompagné, et par les temps qui se profilent à l’horizon, des transformations en cours et celles que nous aurons à considérer, ce type d’enseignement s’impose, et donc la question s’impose à son tour : le virtuel/présentiel comme nous le désignons avec tant de soin à la Fondation Tamkine, requiert davantage d’investissement dans les moyens et technologies digitales adaptés pour assurer ses études et sa formation en mode virtuel.

Comment donc les étudiants pourront-ils subvenir aux besoins qui leur garantiront une éducation de qualité ?

Face aux exigences de payer ses études et d’assurer ses dépenses au quotidien dans un temps marqué par une crise inédite ayant frappé de plein fouet l’économie nationale et par conséquent le pouvoir d’achat des ménages, l’étudiant marocain se trouve également contraint de consacrer à ses études des budgets additionnels pour pouvoir assurer ces nouveaux frais qui lui sont tombés sur la tête.

L’une des solutions auxquelles les étudiants avaient souvent recours étaient les jobs à mi-temps. Gestion de stocks, restauration, centres d’appels… entre autres, y étaient au secours des demandeurs, tout comme Karim. Et voilà que la crise sanitaire vient bouleverser ce marché et faire disparaître une large partie des stages et des jobs d’étudiants.

Des jeunes comme Karim, dont les conditions matérielles sont plus ou moins limitées, ne se servent que de leurs compétences comportementales, de leur énergie et leur besoin éminent pour assurer une certaine dose d’adaptabilité tant au plan relationnel que situationnel pour pouvoir intégrer rapidement l’environnement de la structure qui les reçoit pour un temps limité. Mais que faire si ces structures n’ont plus de portes à leur ouvrir ?  Aller sur les plages vendre des œufs !!!!!

La pandémie se résorbant, les restrictions se levant de plus en plus par les autorités, il est temps de faire resurgit la question : Comment permettre à Karim, cet étudiant studieux, résolu à contribuer au développement économique de son pays, en ayant la formation requise pour ce faire, de continuer sa scolarité dans de bonnes conditions ?

Les autorités ayant tout entrepris pour éviter à notre pays une catastrophe sanitaire, il faut maintenant tout entreprendre, particulièrement en matière d’éducation, déclarée par Sa Majesté le Roi deuxième priorité nationale après l’intégrité territoriale, pour non seulement doter la génération actuelle, et celles qui vont suivre, des moyens et pour mettre à leur disposition les ressources, numérique s’entend ; pour continuer leur scolarité dans de bonnes conditions, mais également , tout ce qui est de nature à encourager les efforts entrepris par notre jeunesse durant la pandémie, et toute autre crise future éventuelle, à les renforcer, à les accompagner, à les encadrer …

Des dispositifs de financement des études sont de ce fait à mettre en place de manière prioritaire ; des dispositifs sous forme de fonds, de soutien, de bourses d’excellence et de mérite, de récompenses de compétences, et la liste en est longue.

Il y a lieu donc, pour toutes et tous d’être ingénieux, créatifs et innovants pour faire de l’éducation dans notre pays le fer de lance de son développement économique, tout pour éviter à la jeunesse de notre pays de vendre des œufs à la plage ! 

Rédigé par Aya Azaddou, Fondation Tamkine 

 




Lundi 21 Mars 2022