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Quelle préférence relative au sexe de l’enfant au Maroc ?

Désir de répartition équilibrée et penchant vers la descendance féminine selon le HCP


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 24 Mai 2023



Quelle préférence relative au sexe de l’enfant au Maroc ?
Au Maroc, comme dans d’autres pays arabes et musulmans, les garçons ont souvent été favorisés par rapport aux filles en raison de traditions et de valeurs historiques. Cette préférence pour les garçons était liée à la perception de leur rôle comme soutien financier de la famille et agent de perpétuation de la lignée familiale.

Les femmes mariées étaient particulièrement enclines à préférer les garçons (Selkani, 1960 ; Hammer et McFerran, 1988). Toutefois, le développement de l’éducation des femmes et leur autonomisation, ainsi que l’amélioration des conditions socio-économiques, ont fait apparaître des signes de changement dans ces préférences. Il est possible que les femmes marocaines mariées soient désormais plus disposées à avoir des filles, ce qui pourrait entraîner des changements significatifs dans les attitudes et les comportements liés au sexe de l’enfant au Maroc.

Cette note se veut une investigation sur les préférences en matière de sexe de l’enfant chez les femmes marocaines mariées. Elle tente de savoir si les femmes marocaines mariées et désireuses d’avoir un premier enfant ou un enfant supplémentaire continuent à préférer la descendance masculine, ou si leurs préférences ont changé. Pour ce faire, cette étude utilise des données issues de l’Enquête nationale sur la santé de la mère et de l’enfant (ENSME) 1997 et de l’Enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF) 2018.

Les préférences des femmes marocaines quant au sexe de l’enfant changent en fonction de l’historique de la fécondité

l Indifférence vis-à-vis du sexe de l’enfant désiré plus élevée chez les femmes ayant le même nombre de garçons et de filles et chez celles n’ayant aucun enfant Les préférences des femmes quant au sexe de l’enfant peuvent varier en fonction de l’historique de leur fécondité.

Ainsi, on constate que l’indifférence vis-à-vis du sexe de l’enfant désiré est plus élevée chez les femmes ayant le même nombre de garçons et de filles et chez les femmes n’ayant aucun enfant. L’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant désiré chez les femmes sans enfant a toutefois connu une légère baisse, passant de 84% en 1997 à 82,5% en 2018, résultant d’une baisse en milieu urbain de 82,8% à 78,4% et d’une hausse en milieu rural de 84,8% à 88,3% durant la même période.

Concernant les femmes ayant le même nombre de garçons que de filles, cette indifférence a connu une hausse, passant de 79% en 1997 à 86,5% en 2018, accompagnée d’une hausse en milieu urbain de 79,2% à 85,1% et en milieu rural de 78,9% à 88% durant la même période (cf. tableaux 1 et 2). l Moins d’indifférence chez les femmes ayant des enfants de même sexe L’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant est moins élevée chez les femmes qui ont des enfants de même sexe, et cette indifférence diminue au fur et à mesure que le nombre des enfants du même sexe augmente.

A titre d’exemple, 38,1% des femmes qui ont donné naissance à deux filles sont indifférentes quant au choix du sexe de l’enfant, suivies des femmes ayant 3 filles (26,2%), puis celles ayant 4 filles (11,8%).

Notons aussi que l’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant désiré est plus élevée chez les femmes ayant seulement des filles que chez celles ayant seulement des garçons, soit par exemple 17,3 % des femmes qui ont 3 garçons contre 26,2% des femmes qui ont 3 filles. l Désir d’une répartition équilibrée des enfants selon le sexe

En outre, la préférence d’avoir un enfant supplémentaire de sexe féminin est prioritaire au fur et à mesure que le nombre de garçons augmente parmi le nombre d’enfants vivants et la préférence d’avoir un garçon est prioritaire au fur et à mesure que le nombre de filles augmente parmi le nombre d’enfants vivants.

A titre d’exemple, parmi les femmes ayant 3 enfants vivants, 82,7 % de celles qui ont 3 garçons et 57,1% de celles qui ont 2 garçons et une fille veulent avoir un nouveau-né de sexe féminin (contre respectivement 0 % et 3,1 % qui veulent un garçon).

De même, 73,8 % des femmes qui ont 3 filles et 43,8% des femmes qui ont 2 filles et un garçon veulent avoir un nouveau-né de sexe masculin (contre respectivement 0% et 1,9% qui veulent une fille) (cf. tableau 3).

Ainsi, les femmes marocaines qui ont exprimé leur préférence quant au sexe de l’enfant désiré ont tendance à souhaiter un enfant de chaque sexe ou une répartition équilibrée de leurs enfants selon le sexe, puisqu’elles prennent en considération le sexe des enfants déjà nés dans la formulation de leurs préférences quant au sexe de l’enfant désiré. 

Télécharger ci-dessous , le document Brefs du Plan du HCP pour avoir plus de données ci-dessous





Mercredi 24 Mai 2023