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Ramadan 3 : Sincérité et mensonges


En me permettant, pendant ce mois sacré, d’aborder quelques sujets religieux , je dois signaler que je suis loin de prétendre à un savoir approfondi en la matière. Je ne suis qu’un simple croyant en quête de vérités en ces temps troubles. A la demande des lecteurs, je préciserais dorénavant la traduction que j’ai choisie.



Par Dr Samir Belahsen

Ramadan 3 : Sincérité et mensonges
       « O Vous qui croyez, soyez pieux et soyez parmi les justes »
S9, La repentance V 119
Tr Malek Chebel
 
      « Celui qui ne délaisse pas le mensonge et le fait d’en user, alors Allah n’a aucun besoin qu’il délaisse sa nourriture et sa boisson ».
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°1903)



La sincérité de la croyance religieuse est liée à la vérité présumée de l’objet de la croyance. 

Chaque religion se pense comme vraie et pose les autres comme partiellement ou totalement fausses.

L’Islam reconnaît explicitement le judaïsme et le christianisme comme des formes antérieures du message divin. Il se définit dans cette suite.

Dans certaines écoles du Fiqh, les règles de ces deux religions peuvent même être admises sous certaines conditions pour interpréter des textes musulmans.

Une bonne partie du Coran traite des nations antérieures et des prophètes et messagers. Je pourrais même affirmer que l’image de Marie dans le coran est la plus noble…

La place de Jésus dans le Coran est fondamentale, il n’est pas Dieu mais il est l’un des prophètes les plus cités dans le Coran.
 
C’est pour dire à un collègue qui trouve ma façon de comprendre l’Islam « un peu chrétienne » : Quoi de plus normal ?

Si au niveau des croyances, il y a bien des différences importantes et notamment sur le fait que Jésus n’est pas plus qu’un humain messager de Dieu, les valeurs fondamentales défendues par les trois religions monothéistes ne peuvent être qu’identiques à mon sens.
 
Il reste que si le christianisme et le judaïsme ont été entachés par des hommes qui se sont permis d’en modifier les croyances et les pratiques et si l’Islam est resté protégé au niveau des croyances par le texte sacré du Coran, il est évident que des interprétations humaines entachent notre compréhension (et même nos compréhensions) de notre religion.

C’est pourquoi, je crois, il y a lieu de s’attacher aux valeurs essentielles que sont la justice , l’équité, l’égalité des Hommes, la solidarité, la sincérité…et aux piliers des pratiques religieuses. 

Pour revenir au mensonge, rappelons d’abord ces deux versets :

« La malédiction de Dieu tombe sur les menteurs »  (Coran 3/61)
« Allah ne dirige pas celui qui est pervers et menteur»  (Coran 40/28)


L’Imam Ahmed a rapporté le hadith de Aïcha, la mère des croyants : « Il n'y avait rien de plus détestable au Messager d’Allah, (SAWS), que la manie de mentir. Chaque fois qu'il apprenait qu'un homme avait menti, il l'excluait de son cœur jusqu'à ce qu'il se repente. »

Il a rapporté aussi que le Prophète avait dit : « La nature du fidèle croyant peut s'accoutumer de tous les défauts sauf de la trahison et du mensonge. »
 
Tout musulman doit édifier sa vie autour de la vérité de sorte qu'il ne dise que la vérité et n'agisse que selon la vérité, le musulman se doit de donner l’exemple par son comportement dans la société : au travail, en famille, comme citoyen et non par une fausse image sur sa pratique religieuse pieuse réelle ou prétendue.

Par Dr Samir Belahsen 
 


Mardi 27 Avril 2021