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Règles ou jungle : le choix du monde


Rédigé par le Mardi 26 Août 2025

Le droit international traverse aujourd’hui une crise qui n’a jamais été aussi visible ni aussi inquiétante… Partout, les règles censées structurer les relations entre États sont mises à l’épreuve. De Gaza à l’Ukraine, des pandémies au cyberattaques, des migrations massives au dérèglement climatique, le monde assiste à une multiplication des défis pour lesquels le droit international reste la principale, mais fragile, boussole…



Par Mohammed Yassir Mouline

Règles ou jungle : le choix du monde
Le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la 82ᵉ session de l’Institut de droit international à Rabat, est à ce titre limpide : le droit international n’est pas un simple instrument diplomatique à utiliser selon les convenances, il constitue le socle sur lequel repose toute stabilité et crédibilité dans les relations internationales… La diplomatie marocaine s’inscrit dans cette vision : elle repose sur la légalité, la continuité et le respect universel des règles, principes que le Royaume considère non négociables.
 
Quand le droit échoue à protéger

L’actualité tragique de Gaza illustre de manière dramatique les limites du système… Des milliers de civils meurent sous les bombardements, dont une majorité de femmes et d’enfants, alors que les Conventions de Genève et les résolutions de l’ONU demeurent lettre morte… Les mécanismes internationaux de protection des populations civiles sont impuissants face aux logiques de puissance… Cette tragédie met en lumière la contradiction d’un droit international à la fois universel dans sa formulation et sélectif dans son application… Le contraste avec l’Ukraine est frappant… Là-bas, l’invasion par la Russie a provoqué sanctions économiques, condamnations diplomatiques et mobilisation internationale…
 
Deux crises, deux réponses : cette différence de traitement fragilise la légitimité du droit et nourrit l’impression d’une justice internationale à géométrie variable… Il n’est plus possible de prétendre que le droit s’applique également à tous, et cette faillite morale a un prix : la perte de confiance dans les institutions et la désillusion des peuples…
 
Un multilatéralisme paralysé

Le Conseil de sécurité de l’ONU, censé garantir la paix et la coopération, se heurte au droit de veto et à l’inertie des grandes puissances… Les organisations internationales, de l’OMS à l’OMC, montrent leurs limites face aux crises globales… Cyberattaques, pandémies, dérèglement climatique, migrations massives : autant de phénomènes qui exigent des réponses communes mais se heurtent à l’absence de mécanismes contraignants et à la primauté de l’intérêt national sur le bien collectif…
 
Dans ce contexte, le rôle des États respectueux du droit et des institutions, comme le Maroc, devient crucial… Rabat ne se contente pas d’accueillir l’Institut de droit international : il affirme sa volonté de contribuer activement à repenser et renforcer le système multilatéral, en mettant l’accent sur le dialogue, la coopération et la responsabilité collective.
 
Rabat : un laboratoire de réflexion et d’inspiration

Accueillir la 82ᵉ session de l’Institut de droit international n’est pas un simple geste protocolaire. C’est un signal : le Maroc se positionne comme un acteur crédible, prêt à inspirer et à structurer les débats sur le droit international... La vision du Royaume est claire : tracer les contours d’un droit qui ne se contente pas d’observer le monde, mais qui le régule, protège les populations et assure la continuité d’un ordre fondé sur des règles partagées…
 
Les participants sont invités à dépasser le constat des failles et à proposer des solutions réalistes et novatrices… Le Maroc, fidèle à sa tradition diplomatique, affirme ainsi que la légalité internationale n’est pas une utopie lointaine mais une condition indispensable pour préserver la paix et la sécurité.

Les leçons des crises récentes

Par Mohammed Yassir Mouline
Les crises contemporaines montrent que l’ordre international est fragile et que le droit, pour rester crédible, doit être effectif… La pandémie de Covid-19 a révélé les limites de la coordination internationale en matière de santé publique… Les cyberattaques échappent à toute régulation universelle, tandis que le changement climatique exige des engagements contraignants que le droit peine à imposer…
 
À chaque fois, la même question se pose : comment garantir que les règles soient respectées lorsque la loi du plus fort semble prévaloir ? Cette question est au cœur du message du Roi Mohammed VI… La diplomatie marocaine plaide pour un droit renforcé, capable de suivre les transformations du monde, de protéger les plus vulnérables et de rappeler à chaque État que sa souveraineté s’exerce dans un cadre commun, universel et respecté.
 
Le choix est devant nous

Face à ces défis, le monde est à la croisée des chemins… Soit il renforce le droit international et lui donne les moyens de s’imposer réellement, soit il continue à appliquer les règles à géométrie variable, livrant les populations à la loi du plus fort… Le Maroc a fait son choix : il défend la première option.
 
Rabat doit être perçue non seulement comme un lieu de rencontre et de dialogue, mais comme un symbole de ce que le droit peut être lorsqu’il est respecté et défendu… Le message  de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est clair : dans un monde de plus en plus incertain, le droit international reste la seule boussole capable de guider les nations, de protéger les peuples et de préserver l’ordre mondial
 
Le monde a le choix : opter pour des règles universelles ou se soumettre aux seules lois de la jungle… Le propos de Sa Majesté le Roi Mohammed VI souligne que sans droit, aucun ordre ne peut exister… En réponse aux incertitudes de notre époque, le respect universel du droit reste la seule boussole capable d'orienter le parcours des nations…




Mohammed Yassir Mouline
Mohammed Yassir Mouline: Journaliste caricaturiste professionnel... 34 ans d'expérience à... En savoir plus sur cet auteur
Mardi 26 Août 2025