Lors d’un point de presse tenu après la réunion hebdomadaire du gouvernement, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a expliqué que l’objectif central de cette réforme est de faciliter l’exécution des missions confiées à la NARSA par la loi n° 103.14 qui a présidé à sa création.
Concrètement, le texte modifie le premier alinéa de l’article 14 de la loi foncière. Cette modification autorise désormais le renouvellement du détachement des fonctionnaires jusqu’à deux reprises, contre une seule auparavant. Ce point, certes technique, est loin d’être anodin : il permet de stabiliser le statut administratif des agents détachés, de garantir la continuité du service public et d’assurer une présence humaine suffisante pour que l’Agence remplisse ses missions sans interruption.
Ce renforcement des effectifs intervient dans un contexte où la sécurité sur les routes marocaines reste un enjeu majeur de politique publique. Le Maroc a connu des avancées notables ces dernières années dans la réduction de la mortalité routière, mais le défi reste immense, notamment en matière de prévention, d’éducation des usagers et de régulation des comportements à risque. Cette réforme juridique est une réponse institutionnelle à ce besoin de professionnalisation accrue de l’appareil de sécurité routière.
Plusieurs acteurs du secteur saluent cette initiative. Un responsable d’une association de prévention routière, qui a souhaité garder l’anonymat, confie au journal : « C’est un premier pas vers une structure plus robuste, capable d’attirer et de maintenir des compétences qualifiées. On attend désormais les détails de mise en œuvre. »
Cependant, des voix critiques s’élèvent aussi. Certains experts estiment que sans un plan d’attraction des talents et une politique salariale adéquate, la simple extension du détachement pourrait ne pas suffire à résoudre le manque chronique de ressources humaines dans les services publics.
Alors que le Maroc se prépare à accueillir des événements d’envergure et à renforcer l’efficacité de ses infrastructures, ce projet de loi marque une étape importante dans la modernisation institutionnelle de la sécurité routière, tout en posant des questions légitimes sur l’efficience et la pérennité des réformes à venir.