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Sahara marocain : l’ONU dénonce des violations graves des droits humains dans les camps de Tindouf


Rédigé par le Lundi 27 Octobre 2025

Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, met une nouvelle fois en lumière la situation dramatique dans les camps de Tindouf, en Algérie, où des milliers de Sahraouis vivent sous le contrôle du Polisario. L’ONU parle de violations graves et répétées des droits humains, dans un climat de peur, de précarité et d’impunité.



Sahara marocain : l’ONU dénonce des violations graves des droits humains dans les camps de Tindouf

Les mots sont pesés, mais le constat est implacable : restrictions à la liberté d’expression et de mouvement, intimidations, harcèlement, absence de justice… Le rapport évoque une mainmise totale du Polisario sur les populations civiles, avec la complicité des autorités algériennes.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, les conditions de vie dans ces camps sont toujours aussi dures : insécurité alimentaire chronique, dépendance à l’aide humanitaire, manque d’accès à la santé et à l’éducation. Le texte rappelle que les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette situation, souvent livrés à eux-mêmes et privés de protection réelle.
 

Le rapport mentionne une lettre officielle adressée par le Maroc au HCDH, datée du 26 juin 2025, détaillant les violations systématiques commises par le Polisario et leur exploitation politique par la propagande algérienne. Rabat y dénonce aussi le détournement régulier de l’aide internationale et le refus persistant de l’Algérie d’autoriser un recensement indépendant des populations vivant dans les camps, une demande répétée depuis des années par le Conseil de sécurité. Autrement dit, personne ne sait combien de personnes vivent réellement à Tindouf, ce qui ouvre la porte à toutes les manipulations de chiffres et de ressources.
 

Des témoignages concordants, relayés par des ONG et des rapports onusiens, confirment le recrutement d’enfants soldats et la militarisation progressive des camps. Des alertes avaient déjà été lancées par le Parlement européen et le Bureau européen de lutte antifraude (OLAF), dénonçant la revente de denrées humanitaires sur les marchés locaux et leur acheminement vers d’autres zones du Sahel. Une pratique qui laisse les familles sahraouies dans une misère totale, dépendantes de la charité internationale et privées de droits élémentaires.
 

Antonio Guterres exhorte la communauté internationale à agir sans délai pour garantir la dignité et la liberté des populations séquestrées à Tindouf. Le rapport plaide pour un accès sans entrave des mécanismes onusiens aux camps et pour un suivi permanent de la situation sur le terrain. En clair : l’ONU demande des preuves concrètes, pas des promesses diplomatiques. Pour l’heure, aucune réponse officielle d’Alger ni du Polisario. Mais sur le plan humanitaire, le temps presse : la situation empire, et le silence devient complice.
 

Alors que le Conseil de sécurité doit se pencher le 31 octobre sur une nouvelle résolution concernant le Sahara, ce rapport relance un débat explosif : qui protège vraiment les Sahraouis de Tindouf ? Entre abus documentés, absence de transparence et refus de recensement, l’ONU tire la sonnette d’alarme. Reste à savoir si la communauté internationale écoutera enfin… ou continuera de détourner le regard.


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Mamadou Bilaly Coulibaly
Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 27 Octobre 2025