Une escalade après des mois d’attente
Dans leurs communiqués, les syndicats dénoncent la lenteur du gouvernement et du ministère de la Santé dans l’application de l’accord signé le 23 juillet 2024. Près d’un an et demi après, cet accord reste, selon eux, largement inappliqué. En ligne de mire, l’absence de textes réglementaires liés à la loi 09.22 sur la fonction publique sanitaire, notamment ceux concernant la mobilité professionnelle, la part variable des salaires, les indemnités pour les zones reculées et plusieurs compensations jugées prioritaires.
Pour les représentants syndicaux, cette situation alimente un sentiment de frustration croissant chez les professionnels de santé, déjà éprouvés par des conditions de travail difficiles et une pression constante sur les structures publiques.
Le Groupement sanitaire territorial dans le viseur
Autre point de crispation : l’expérimentation du Groupement sanitaire territorial pilote dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Les syndicats estiment que cette expérience fait l’objet d’un discours officiel excessivement optimiste, sans évaluation indépendante ni amélioration visible de la qualité des soins. Ils redoutent une généralisation précipitée du modèle, au détriment des acquis professionnels et des libertés du personnel médical. La forte abstention observée lors des dernières élections professionnelles est, selon eux, un signal clair du malaise profond qui traverse le secteur.
Sit-in en janvier, grève fin du mois
Le calendrier de protestation prévoit des sit-in locaux et régionaux les 8, 15 et 22 janvier 2026, chaque jeudi à midi, en parallèle aux réunions du Conseil de gouvernement. La grève nationale du 29 janvier devrait marquer un tournant, si aucun signal fort n’est envoyé d’ici là par les autorités.
Les syndicats appellent à une mobilisation massive pour défendre l’avenir du service public de santé. À quelques semaines de l’échéance, le dialogue reste incertain, et l’impact de cette grève pourrait être majeur si le bras de fer se prolonge.