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Soleil et Cancers cutanés, les dernières avancées thérapeutiques

Interview avec Dr Mounir BACHOUCHI Médecin Oncologue réalisé par Dr Anwar CHERKAOUI




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Soleil et Cancers cutanés, les dernières avancées thérapeutiques
En cas de diagnostic d’un cancer cutané, les possibilités thérapeutiques offertes sont fonction de l’étendue de la lésion et du type de la tumeur maligne.
Quelles sont les principales avancées thérapeutiques pour les trois (3) principaux cancers, en l’occurrence, le mélanome, le carcinome spinocellulaire et le carcinome basocellulaire ?
L’examen clinique et surtout anatomopathologique de la lésion cutanée permet de faire la distinction entre un mélanome et un Carcinome spinocellulaire ou basocellulaire.
 
Il faut garder à l’esprit que l’exposition au rayonnement ultraviolet du soleil est le principal facteur déclencheur des cancers de la peau, et notamment du plus dangereux, le mélanome.

Car, selon le centre international de Recherche sur le Cancer ( CIRC), près de 70% des mélanomes seraient dus à l’exposition solaire.
 
Quoi de neuf dans la prise en charge thérapeutique de ces trois types de cancers cutanés? Le point avec le Dr Mounir BACHOUCHI, Médecin oncologue, Directeur du centre d’oncologie 16 novembre. 

Dr Anwar CHERKAOUI : Quoi de neuf pour le premier type de cancer cutané, le Mélanome ?
 
Dr Mounir BACHOUCHI : On peut guérir complètement ce cancer cutané par une simple ablation chirurgicale. S’il est détecté tôt.
Par contre, s’il s’est déjà propagé aux ganglions ou à d’autres organes, on parle alors de métastases de ce cancer redoutable, il faut alors avoir recours à des thérapeutiques plus lourdes.
Grâce à la recherche pharmaceutique, les équipes médicales disposent de deux classes thérapeutiques qui ont vraiment révolutionné la prise en charge thérapeutique du mélanome au stade de métastases.
Il y’a l’immunothérapie, dont le principe est d’aider l’immunité du patient à détruire elle-même la tumeur cancéreuse. Aujourd’hui, l’arsenal thérapeutique de l’immunothérapie s’est enrichi de deux générations de médicaments, les anticorps anti-CTLA-4 et surtout les Checkpoint inhibiteurs.
La deuxième famille thérapeutique contre le mélanome métastatique, ce sont les thérapies ciblées, qui visent des mutations génétiques impliquées dans la genèse de ce cancer notamment les antiBRAF.
Ainsi grâce à ces nouvelles molécules, 25 à 30 % des patients sont en rémission après 5 ans de l’apparition de leur cancer cutané, alors qu’avant, la survie était très réduite ne dépassait pas les 6 à 9 mois.
 
Dr Anwar CHERKAOUI : Quoi de neuf pour le 2eme type de cancer, le Carcinome spinocellulaire ?
 
Dr Anwar CHERKAOUI : Ce cancer est relativement moins agressif que le précédent. Cependant, il est deux fois plus fréquent.
Ce cancer cutané donne également des métastases, c'est-à-dire qu’il envahit d’autres organes, s’il est diagnostiqué tard.  Alors que s’il est pris en charge à un stade très précoce, une simple exerèse chirurgicale peut le guérir.
Malheureusement, quand il donne des métastases, non résécables, d’autres traitements plus agressifs s’imposent. 
Il y a la chimiothérapie, qui consiste à détruire les tumeurs malignes par des médicaments et la radiothérapie, qui repose sur l’utilisation de radiations.
 
Quelles sont les principales avancées thérapeutiques pour ce 2eme type de cancer cutané : le cancer spinocellulaire.
Ainsi, la prise en charge des stades avancés de ce cancer s’est grandement améliorée, grâce à une prise en charge multidisciplinaire où l’immunothérapie commence à percer notamment les Checkpoint inhibiteurs.
 
Dr Anwar CHERKAOUI : Quoi de neuf pour le 3ème type de cancer, le Carcinome Basocellulaire ?
 
Dr Mounir BACHOUCHI : Ce cancer cutané touche, fréquemment le visage. Il représente 70 % des tumeurs malignes de la peau.
Mais, la bonne nouvelle, c’est qu’il garde une évolution locale et induit exceptionnellement des métastases. L’ablation chirurgicale totale est largement suffisante par assurer une guérison totale.
Parfois lorsque la prise en charge est tardive, même s’il ne donne pas de métastases, il peut avoir une évolution locorégionale dévastatrice relevant de chirurgie lourde ou parfois de radiothérapie.
Jusqu'en 2014, la cancérologie n’avait pas beaucoup de choix thérapeutiques pour ce cancer au stade tarif.
Depuis cette date, l’avènement des thérapies ciblées, ont permis de grandes avancées mais au prix d’effets secondaires pas toujours évidents à supporter par les patients.
Tout cela peut être éviter grâce à la prévention : surtout chez les enfants en leur évitant l’exposition abusive et non maîtrisée au soleil  avec utilisation d’écrans totaux. 

Lundi 8 Août 2022



Rédigé par Rédaction le Lundi 8 Août 2022