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Sommes-nous à la veille d'une "Opération Main Propres" au Maroc ?


Rédigé par La Rédaction le Samedi 13 Mai 2023

Tous les jours, les fils d’actualité et une pluie de posts sur les réseaux sociaux rapportent en continue des affaires d’élus présentés devant la justice ou demis de leur fonction élective par le ministère de l'intérieur suite aux rapports de l’Inspection générale de l’administration territoriale qui a mis à nu de graves malversations dans la gestion de nombreux projets locaux.



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Sommes-nous à la veille d'une "Opération Main Propres" au Maroc ?

Les dernières déclarations de la présidente de la cour des comptes, Zineb El Adaoui, devant les parlementaires semblent accréditer la volonté de l'Etat de faire le ménage.

La Cour des comptes a relevé que 3.422 agents d’autorité n’ont pas encore déposé leur déclaration obligatoire de patrimoine tandis que les déclarations de 5.679 autres responsables sont entachées d’irrégularités.
 

Mais comment faire si même les parlementaires qui font les lois ne respectent pas les lois qu'ils adoptent ?
 

Zineb El Adaoui, avait adressé au président de la chambre des représentants (Avril 2022) , Rachid Talbi Alami, une correspondance comportant la liste des parlementaires qui n’ont pas déclaré leurs biens après leur élection en septembre dernier.

Il s’agissait de 21 parlementaires n’ayant pas fait leurs déclarations préliminaires après leur élection aux dernières législatives et de 21 autres qui ont transmis leurs déclarations en dehors du délai légal.

L'autre catégorie visée par la cour des comptes concerne 140 parlementaires qui n’ont pas fait leur déclaration après la cessation de leurs mandats et qui sont pour la plupart affiliés au PJD.
 

On ne peux qu'espérer que nos parlementaires ont eu le temps de régulariser leurs situations pour permettre à la Cour des comptes de bien faire ses missions de contrôle ! 


Certes, la présomption d'innocence reste bien le principe immuable selon lequel, en matière pénale, toute personne poursuivie est considérée comme innocente des faits qui lui sont reprochés tant qu'elle n'a pas été déclarée coupable par la juridiction compétente.
 

La case prison devient une réalité : La reddition des comptes en marche ?
 

La police judiciaire a arrêté l'ancien ministre, parlementaire et leader du Mouvement populaire Mohamed Moubdie.
La BNPJ a arrêté un député de Fès. Il serait impliqué dans une vaste affaire de détournement du foncier et de constructions urbanistiques illégales au niveau de la commune rurale d’Oulad Tayeb.

La liste n’est pas exhaustive et ce n’est pas la première fois que ces types d'arrestations ont lieu au Maroc.


Affaire à suivre pour en connaître l’ampleur et la volonté politique d’aller le plus loin possible dans le principe de la reddition des comptes.


Le profil politique des élus mis en cause semble écarter toute idée de règlement de compte ou de chasse aux sorcières

L'expression "opération main propre" est souvent utilisée pour décrire une initiative visant à éliminer la corruption, à punir les actes criminels ou à rétablir l'intégrité dans le domaine politique ou économique. Elle peut être mise en œuvre par un gouvernement, une institution ou un leader pour lutter contre la corruption systémique ou d'autres formes de comportements illégaux.

Cependant, il est important de distinguer l'opération main propre d'une politique de "chasse aux sorcières".

Alors que l'opération main propre est motivée par le souci d'améliorer la transparence et la responsabilité, la chasse aux sorcières se caractérise par une recherche obsessionnelle et souvent injustifiée de boucs émissaires et de personnes à blâmer, sans respect pour les droits fondamentaux et sans preuves tangibles.

Un exemple historique bien connu d'une politique de chasse aux sorcières est l'époque de la chasse aux sorcières en Europe entre les XVIe et XVIIe siècles. Des milliers de personnes, principalement des femmes, ont été accusées de sorcellerie, torturées et exécutées sur la base de preuves souvent infondées ou de témoignages obtenus sous la contrainte. Ces persécutions étaient basées sur des superstitions, des peurs irrationnelles et des préjugés, plutôt que sur des faits concrets.

En revanche, l'opération main propre peut être illustrée par des initiatives plus récentes, telles que l'Opération Mains Propres menée en Italie dans les années 1990. Cette opération visait à lutter contre la corruption politique et économique en poursuivant des personnalités influentes et en les traduisant en justice. L'enquête a abouti à l'arrestation de centaines de politiciens, d'hommes d'affaires et de hauts fonctionnaires pour des actes de corruption avérés, contribuant ainsi à un changement significatif dans le pays.

La différence essentielle entre l'opération main propre et une politique de chasse aux sorcières réside dans la rigueur des enquêtes, la recherche de preuves tangibles, le respect des droits fondamentaux et l'absence de motivations politiques ou personnelles.

L'opération main propre vise à renforcer l'état de droit et à promouvoir la justice, tandis que la chasse aux sorcières est caractérisée par des accusations sans fondement, des abus de pouvoir et des violations des droits de l'homme.

Il est crucial de garantir que toute initiative de lutte contre la corruption ou de rétablissement de l'intégrité soit menée avec intégrité, impartialité et respect des droits fondamentaux. Cela permettra d'éviter les abus et de préserver la confiance dans le système judiciaire et politique.

Tags de cet article : Opération Main Propre, Corruption, Enquête, Justice, Arrestations, Fraude, Détournement de fonds, Blanchiment d'argent, Répression, Procès, Impunité, Lutte contre la corruption, Transparence, Gouvernance, Pouvoir politique, Éthique, Responsabilité, Scandale, Organisations criminelles, Réglementation





Samedi 13 Mai 2023