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Soyons une génération d'actions plutôt que de réactions


Nous devons favoriser l'émergence d’une filière circulaire locale pour répondre aux défis de l'inclusion économique et de la croissance durable. Nous avons la possibilité d'atteindre les objectifs des Accords de Paris (COP 21) grâce à tous les outils technologiques et moyens financiers à notre disposition aujourd'hui.



Par Ibrahim HATIM

Soyons une génération d'actions plutôt que de réactions
Sécheresse inédite, cyclones de plus en plus destructeurs ; les conséquences du changement climatique s'intensifient rapidement à l'échelle mondiale.

Le 4 avril 2022, un groupe d'experts des Nations Unies du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a publié un nouveau rapport visant à mettre en garde contre le risque de réchauffement de la planète.
 
Selon le GIEC, nous avons moins de trois ans pour réduire nos émissions de CO2 afin de conserver un monde viable. Pour limiter le réchauffement à environ 1,5°c, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre leur valeur maximale avant 2025, puis diminuer de 43 % d'ici à 2030.
 
Le message est clair : il faut se battre pour ne pas léguer une dette climatique irréversible aux générations futures.
 
L'industrie compte pour environ un quart des émissions mondiales.  Pour réduire les émissions industrielles, il faut utiliser les matériaux de façon plus efficace, réutiliser ou recycler les produits et réduire au minimum les déchets.

Les acteurs industriels doivent intégrer le caractère recyclable des matériaux et des pièces dans la conception des produits. En effet, l'éco-conception doit être au cœur de la démarche industrielle afin de favoriser le développement de l'économie circulaire.
 
La transformation digitale est un levier important pour décarboner l’industrie.

Ces dernières décennies, nous avons observé une augmentation de la quantité de données produite par les systèmes d’informations.

La data est une composante fondamentale de la transformation numérique puisqu'elle favorise l'automatisation, l'innovation et l'amélioration de la prise de décisions.

Une meilleure exploitation de ces données permettrait à la fois de surveiller l'impact carbone en temps réel et de gagner en agilité dans le processus décisionnel.
 
L'intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisée pour la prise de décision, la prédiction et l'anticipation. Il est possible de tirer parti de l'IA pour gérer l'impact des changements climatiques et de leurs effets sur l'environnement.

Avec l'intelligence artificielle, nous pouvons faire de l'agriculture de précision et nos chaînes d'approvisionnement seront plus durables.

Des technologies comme la Blockchain nous donneraient la possibilité de surveiller et de contrôler la conformité à la réglementation environnementale. Ces innovations permettront de maintenir une longueur d'avance en mettant en place des modèles fiables de prévision et de gestion des catastrophes météorologiques et climatiques.

D’après une étude réalisée par Microsoft et PwC, l’IA aiderait de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale de 4 % d'ici 2030, soit 2,4 Gt (gigatonnes) d'équivalent CO2 soit l’équivalent de la somme des émissions annuelles de l'Australie, du Canada et du Japon à la même date.
 
La lutte au changement climatique relève également de la volonté politique.

Entre les situations géopolitiques incertaines, les répercussions économiques de la crise sanitaire et la raréfaction des matières premières, l'inflation a atteint des niveaux historiques. En zone euro, l’inflation annuelle est de l’ordre 7,5% en 2022.

Pour préserver le pouvoir d'achat, les pouvoirs publics sont contraints de mettre en place des boucliers économiques au détriment de l'équilibre budgétaire. Le déficit ne cesse d’augmenter, tout comme la dette. 
 
La difficulté de cette équation est indéniable. La dette climatique et financière sont certainement deux sujets différents mais complémentaires.

Edouard Philippe, ancien premier ministre français dit dans son livre Impressions et Lignes claires : « On dit souvent qu’en politique il faut composer et ça ne s’applique pas qu’à la constitution des gouvernements, des équipes municipales ou des cabinets. Il faut composer, aussi, avec les circonstances, le contexte, les contraintes, les situations et les interlocuteurs. »
 
Les questions d'environnement devraient être au centre de la scène politique. Il faut plus que jamais sensibiliser et accompagner la population dans sa transition écologique.

Nous devons favoriser l'émergence d’une filière circulaire locale pour répondre aux défis de l'inclusion économique et de la croissance durable.
 
Nous avons la possibilité d'atteindre les objectifs des Accords de Paris (COP 21) grâce à tous les outils technologiques et moyens financiers à notre disposition aujourd'hui.

Cependant, le changement ne sera possible que par l'action conjointe des pouvoirs publics, du secteur privé et de la société civile.
 

Il est de notre devoir personnel et collectif de lutter contre les changements climatiques. Chacun de nous prend part à ce changement. Soyons une génération d'actions plutôt que de réactions !

Rédigé par Ibrahim Hatim sur L'Opinion


Mercredi 20 Avril 2022