Par El Hassane Kamal, journaliste stagiaire à LODJ Média
22 mois que cela dure. 22 mois que Gaza est lacérée sans relâche, que des enfants grandissent à peine avant d’être ensevelis, que des familles se retrouvent effacées entre deux alertes, entre deux silences. Et aujourd’hui, c’est encore le monde du sport qui enterre l’un des siens. Suleiman Al-Obeid, le « Pelé palestinien » n’est plus. Abattu alors qu’il attendait de l’aide humanitaire, au sud de Gaza. 41 ans. Marié. Père de cinq enfants. Il n’était pas armé. Il n’était pas un combattant. Il était simplement l’un des symboles du football palestinien. Il était un homme que le sport avait porté, un visage qu’il aurait dû protéger.
Son nom, désormais, s’ajoute à une liste qui ne cesse de grandir. 807 sportifs tués, dont 420 footballeurs, depuis octobre dernier. Et malgré ça : aucun brassard noir, aucune minute de silence, aucune tribune dédiée. Rien. Juste le silence. Le football mondial détourne le regard, trop occupé à lisser ses discours et à protéger ses vitrines pour faire, ne serait-ce qu’un pas vers ceux qui n’en ont jamais eu. Ces athlètes, ces hommes, ces garçons, finissent souvent réduits à un chiffre noyé dans les bilans. Mais Suleiman avait un nom, une histoire, une trajectoire. Il avait empilé les buts, trois fois meilleur buteur du championnat de Gaza.
Il avait porté son équipe, guidé sa sélection, marqué d’un ciseau somptueux contre le Yémen. Et surtout, il avait fait ce choix rare, fort, courageux : celui de rester. De servir sa terre, son club, son peuple. De porter Gaza même quand elle vacillait. Il avait choisi d’élever son pays avant tout. Et c’est justement là qu’il est tombé. Comme les siens. En file, les mains vides.
Obeid n’est pas le premier. Il est le troisième international Palestinien tué cette année, après Moyin al-Maghribi et Mohammed Barakat. Trois sur un peu plus de 200 joueurs ayant porté ce maillot. Trois, déjà. À côté, 288 infrastructures sportives pulvérisées. Terrains, gymnases, vestiaires… Le sport palestinien n’est pas juste blessé. Il est volontairement visé. Étouffé. Anéanti.
Et dans tout ce chaos, une constante : le mutisme des hautes sphères. Pas un mot. Pas un communiqué. Pas un seul coup-de-poing sur la table. Comme si la Palestine n’avait jamais eu sa place dans cette grande famille qu’on appelle le football mondial. Comme si leur douleur n’était pas légitime. Comme si leurs rêves valaient moins. Et pourtant, il n’aurait pas fallu grand-chose. Une voix. Un message. Un regard. Un simple hommage. Juste un rappel que le monde les voit. Mais rien. Le silence a tout balayé. Aurait-on réagi pareil si Suleiman s’était appelé Sergio, ou s’il avait marqué en Ligue des champions ? Aurait-on vu des larmes sur les plateaux ? Des pancartes brandies ? Des maillots au vent ? Non. On le sait tous.
À l’heure où certaines figures du sport n’hésitent plus à s’engager pour d'autres causes, où les appels à la paix fleurissent dans les tribunes des stades, le silence autour de la Palestine est devenu un choix. Se taire, c’est choisir. C’est abandonner. C’est cautionner. On ne parle plus ici d’un simple conflit. On parle d’une épuration. D’un peuple qu’on écrase et dont les rêves se mêlent à la poussière. Et Suleiman, comme tant d’autres, en était l’un des derniers souffles. Un souffle que le football mondial aurait pu préserver. Le football mondial aurait dû préserver ce souffle, symbole d'un rêve partagé.
Gaza saigne. Et avec elle s’éteignent des voix, des visages, des promesses de demain. Des talents qui n’auront jamais eu le temps de mûrir, des ambitions fauchées en plein élan. Des sportifs qui, ailleurs, auraient été célébrés, et qui ici, ne laissent derrière eux que l’écho d’un nom chuchoté. Chaque frappe efface un corps. Chaque silence efface une mémoire.
Mais ce qu’ils ne pourront jamais enterrer, c’est ce que ces hommes représentaient. Et si le monde du football a choisi de ne pas les voir, alors c’est à nous de ne pas les oublier.
Son nom, désormais, s’ajoute à une liste qui ne cesse de grandir. 807 sportifs tués, dont 420 footballeurs, depuis octobre dernier. Et malgré ça : aucun brassard noir, aucune minute de silence, aucune tribune dédiée. Rien. Juste le silence. Le football mondial détourne le regard, trop occupé à lisser ses discours et à protéger ses vitrines pour faire, ne serait-ce qu’un pas vers ceux qui n’en ont jamais eu. Ces athlètes, ces hommes, ces garçons, finissent souvent réduits à un chiffre noyé dans les bilans. Mais Suleiman avait un nom, une histoire, une trajectoire. Il avait empilé les buts, trois fois meilleur buteur du championnat de Gaza.
Il avait porté son équipe, guidé sa sélection, marqué d’un ciseau somptueux contre le Yémen. Et surtout, il avait fait ce choix rare, fort, courageux : celui de rester. De servir sa terre, son club, son peuple. De porter Gaza même quand elle vacillait. Il avait choisi d’élever son pays avant tout. Et c’est justement là qu’il est tombé. Comme les siens. En file, les mains vides.
Obeid n’est pas le premier. Il est le troisième international Palestinien tué cette année, après Moyin al-Maghribi et Mohammed Barakat. Trois sur un peu plus de 200 joueurs ayant porté ce maillot. Trois, déjà. À côté, 288 infrastructures sportives pulvérisées. Terrains, gymnases, vestiaires… Le sport palestinien n’est pas juste blessé. Il est volontairement visé. Étouffé. Anéanti.
Et dans tout ce chaos, une constante : le mutisme des hautes sphères. Pas un mot. Pas un communiqué. Pas un seul coup-de-poing sur la table. Comme si la Palestine n’avait jamais eu sa place dans cette grande famille qu’on appelle le football mondial. Comme si leur douleur n’était pas légitime. Comme si leurs rêves valaient moins. Et pourtant, il n’aurait pas fallu grand-chose. Une voix. Un message. Un regard. Un simple hommage. Juste un rappel que le monde les voit. Mais rien. Le silence a tout balayé. Aurait-on réagi pareil si Suleiman s’était appelé Sergio, ou s’il avait marqué en Ligue des champions ? Aurait-on vu des larmes sur les plateaux ? Des pancartes brandies ? Des maillots au vent ? Non. On le sait tous.
À l’heure où certaines figures du sport n’hésitent plus à s’engager pour d'autres causes, où les appels à la paix fleurissent dans les tribunes des stades, le silence autour de la Palestine est devenu un choix. Se taire, c’est choisir. C’est abandonner. C’est cautionner. On ne parle plus ici d’un simple conflit. On parle d’une épuration. D’un peuple qu’on écrase et dont les rêves se mêlent à la poussière. Et Suleiman, comme tant d’autres, en était l’un des derniers souffles. Un souffle que le football mondial aurait pu préserver. Le football mondial aurait dû préserver ce souffle, symbole d'un rêve partagé.
Gaza saigne. Et avec elle s’éteignent des voix, des visages, des promesses de demain. Des talents qui n’auront jamais eu le temps de mûrir, des ambitions fauchées en plein élan. Des sportifs qui, ailleurs, auraient été célébrés, et qui ici, ne laissent derrière eux que l’écho d’un nom chuchoté. Chaque frappe efface un corps. Chaque silence efface une mémoire.
Mais ce qu’ils ne pourront jamais enterrer, c’est ce que ces hommes représentaient. Et si le monde du football a choisi de ne pas les voir, alors c’est à nous de ne pas les oublier.