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Syrie: le parlement de l'espoir


Rédigé par le Mardi 7 Octobre 2025

Le processus de désignation du premier parlement de l’ère post-Assad a débuté en Syrie. Entre aspirations démocratiques et réalités du terrain, une étape fragile s’ouvre dans la quête de stabilité.



Renaître d’une ruine : Transition sous surveillance

Syrie: le parlement de l'espoir
Décider d'un parlement, c’est d’abord écrire des règles. En Syrie, où la guerre a fracturé territoires, loyautés et mémoires, la désignation d’une assemblée post-Assad frôle l’impossible. Et pourtant, la mécanique institutionnelle se met en route : définir les circonscriptions, assurer l’inclusion des déplacés, garantir l’accès à l’information, superviser la sécurité des bureaux. Chaque détail est une épreuve, chaque modalité un potentiel foyer de contestation.

La légitimité se gagnera sur deux fronts: la procédure et la pluralité. Procédure, parce qu’un vote sans garanties n’est qu’un rituel. Pluralité, parce que la représentation n’a de sens que si elle accueille la diversité syrienne—politique, ethnique, confessionnelle. Les observateurs internationaux, eux, oscillent entre bienveillance conditionnelle et méfiance stratégique. Ils savent que le parlement sera le théâtre futur des compromis, ou des blocages.

La société syrienne, fatiguée, veut croire sans se laisser abuser. Elle guettera les signaux faibles: la sécurité des candidats, l’équité médiatique, la neutralité des arbitres. Elle attend aussi que l’assemblée ne soit pas un décor, mais un moteur: produire des lois, baliser la reconstruction, démêler le nœud des détentions, organiser le retour des réfugiés avec dignité. Les mots “post-Assad” ne suffisent pas: ce qui compte, c’est le “post-guerre”.

De Damas aux camps frontaliers, de la diaspora aux villes meurtries, l’idée d’un parlement rallume une vieille intuition: la politique peut plus que la force brute. Ce sera long, incertain, douloureux parfois. Mais pour un pays qui a tant perdu, le simple fait de débattre à voix haute, de voter, de s’opposer sans s’exterminer, pourrait être le début d’une guérison.

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Mardi 7 Octobre 2025