Les participants s’exposent à des défis incongrus : demander à faire la sieste dans un magasin, solliciter un trajet gratuit, inviter un inconnu à jouer à pierre-feuille-ciseaux ou encore demander à une barista de préparer son café elle-même. Ces mises en situation visent à dépasser l’angoisse du jugement des autres et à se défaire progressivement de la peur d’être rejeté.
Cette approche a été popularisée par l’entrepreneur canadien Jason Comely, qui propose 30 défis quotidiens. L’objectif est clair : chaque participant doit se faire rejeter au moins une fois par jour, afin de briser l’anxiété sociale et renforcer sa résilience face au jugement.
Des recherches menées par Naomi Eisenberger et Matthew Lieberman à l’UCLA montrent que la douleur ressentie lors d’un rejet social active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique. La répétition d’exercices de confrontation, comme ceux proposés par la « rejection therapy », permet donc de désensibiliser progressivement cette peur.
En réalité, cette pratique s’inscrit dans la lignée de la thérapie d’exposition, utilisée depuis longtemps en psychothérapie comportementale pour traiter l’anxiété, les phobies, les troubles obsessionnels compulsifs ou le stress post-traumatique. Elle consiste à affronter ses peurs pour constater que le rejet n’est pas insurmontable. Sur TikTok, les réactions du public sont souvent moins sévères que prévu, et le « oui » peut parfois remplacer le « non », renforçant ainsi la confiance des participants.