Le moteur accélère clairement. Sur huit mois, l’aiguille dépasse la courbe 2024. Les 13,5 millions de visiteurs cumulés, soit 15 % de hausse, confirment l’appétit pour les pôles urbains comme Marrakech, Fès, Casablanca et Tanger, ainsi que la montée des destinations expérience telles qu’Essaouira, Ouarzazate et le désert. À fin juillet, les établissements classés totalisaient plus de 17 millions de nuitées, soit 12 % de progression, signe que la dynamique ne tient pas qu’à l’effet prix.
Reste le calcul qui pique et rassure. Pour atteindre 150 MMDH en 2025, il faut encore 62,4 MMDH entre septembre et décembre, soit environ 15,6 MMDH par mois. La comparaison est utile, le seul mois d’août avec 19,1 MMDH a déjà franchi ce seuil. Certes, l’automne est moins intense que l’été, mais il demeure solide avec les retours tardifs des MRE, les city breaks européens et le segment MICE. S’ajoute l’effet CAN, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, susceptible de densifier la fin d’année en nuitées, restauration, transports, commerce et événements, avec des villes hôtes comme Rabat, Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech et Agadir qui concentrent l’offre, la visibilité et l’accessibilité.
La réussite passera par une équation opérationnelle simple à énoncer et exigeante à tenir, à savoir maintenir suffisamment de sièges aériens sans flambée tarifaire de dernière minute, absorber les pics via une capacité hôtelière adaptée et une qualité de service stable, fluidifier la mobilité urbaine et interurbaine pour irriguer stades et hubs touristiques, capitaliser sur le couple affaires et loisirs en fin d’année, et soigner les fondamentaux, sécurité, propreté, accueil, qui façonnent la réputation.
Des grains de sable existent, un trou d’air sur la conjoncture européenne, des tensions sur les billets d’avion, des goulots logistiques lors des grands rendez vous ou un décrochage prix valeur perçue qui ferait basculer la demande vers d’autres rives méditerranéennes. Rien d’insurmontable si la coordination public privé reste serrée et si la promesse client demeure constante.
Verdict, ambitieux mais jouable. Si la trajectoire se maintient dans un couloir de 15 à 16 MMDH mensuels et que l’écosystème suit, le Maroc peut signer en 2025 un record historique. L’objectif des 150 MMDH n’est pas un slogan, c’est une équation qui se résout par la capacité, la connectivité et la constance de l’expérience.
