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Transformation digitale (I) : les raisons du retard


Rédigé par le Samedi 22 Janvier 2022

Le Maroc accuse un sérieux retard en matière de transformation digitale, estime le Conseil Economique, Sociale et Environnemental (CESE). La crise sanitaire a révélé de manière flagrante l’ampleur de la fracture numérique.



Transformation digitale (I) : les raisons du retard
Un marocain sur six est exclu de la transformation digitale, selon l’analyse de l’évolution du secteur des télécommunications au Maroc, publiée en 2020 par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT).

Dans l’index de développement de l’e-gouvernement élaboré en 2020 par l’ONU, le Maroc traîne en 106ème position par rapport à 193 pays.

En matière d’outils, d’équipements et d’infrastructures relatifs à la digitalisation, le Maroc est classé 100ème sur une liste de 176 pays, d’après l’« Information and Communication Technology Developpement Index 2017, réalisé par l’Union Internationale des Télécommunications.

Mal équipés, mal formés

Le CESE avance, dans un « Avis » adopté lors de sa 121ème session ordinaire tenue en avril 2021 et intitulé « Vers une transformation digitale responsable et inclusive », les causes qui expliquent pourquoi quelques 6 millions de Marocains se trouvent exclus de la digitalisation en cours.

Ils sont, d’abord, faiblement équipés en ordinateurs, tablettes et smartphones pour pouvoir se connecter.
Nombreux sont, par ailleurs, les Marocains qui ne maîtrisent pas l’usage des technologies numériques.

Fixe ou mobile ?

Les abonnements à l’Internet fixe ne dépassent pas 1,6 millions, le milieu rural étant le moins bien servi.
Le taux de croissance annuel en la matière reste limité à 13% en moyenne.

L’internet mobile se porte beaucoup mieux, avec 27,7 millions d’abonnés et un taux de croissance de l’ordre de 71% par an en moyenne.

Il est donc prépondérant au Maroc, représentant 93% des connexions, par rapport à un parc de 30 millions d’abonnés.


L’accès au haut débit

D’autre part, il existe également un problème d’accès à l’Internet haut débit. Le « Speedtest Global Index » classe le Maroc dans 112ème sur 177 pays, en ce qui concerne le débit d’Internet fixe.

Il occupe la 60ème place, par rapport à 140 pays, en matière de débit moyen d’Internet mobile.

Le débit d’Internet fixe y est, en effet, limité à 25,05 mégabits par seconde (Mbit/s), alors que la moyenne mondiale est de 98,67 Mbit/s.

Celui d’Internet mobile y est de 36,36 Mbit/s, quand la moyenne mondiale se situe à 48,4.
Pour rappel, le taux de pénétration d’Internet au Maroc est de 83%.

Le coût de connexion

L’autre entrave à la démocratisation de l’accès à Internet fixe en est le coût relativement cher.

Avec un prix d’abonnement moyen de 324 Dhs par mois pour une connexion à l’Internet fixe, le Maroc est classé 66ème sur une liste de 206 pays.

Il est le 6ème pays le moins cher d’Afrique à ce sujet.

Concernant le coût du Gigabit (GB), il est de 7,96 Dhs, situant le Maroc au 44ème rang sur 230 pays.
A l’échelle du continent, le royaume se classe en 11ème position à ce sujet.




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 22 Janvier 2022