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Trump fait toujours peur aux Démocrates


Rédigé par le Mercredi 10 Août 2022

Le débarquement en force des agents du FBI dans la résidence d’un ancien président des Etats-Unis n’est pas chose banale. Et prête d’autant plus à suspicion que ladite agence fédérale refuse de donner des précisions aux médias à ce sujet.



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Trump fait toujours peur aux Démocrates
Quelle signification politique faut-il donner à la perquisition menée par les agents de la police fédérale des Etats-Unis dans la résidence de l’ex-président républicain Donald Trump, le 8 août, en l’absence de ce dernier ?

« Rien de tel n'est jamais arrivé à un président des États-Unis auparavant », s’est insurgé Donald Trump, en apprenant que son domicile avait été passé au peigne fin par les agents du FBI. 

« Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales compétentes, ce raid inopiné sur ma maison n'était ni nécessaire ni approprié », a-t-il regretté. 

Trump, qui dénonce une « persécution politique », interprète ces faits comme étant « une attaque des démocrates de gauche radicale qui ne veulent désespérément pas que je me présente à la présidence en 2024 ».

Il est, toutefois, à rappeler qu’une commission parlementaire continue toujours d’enquêter sur le rôle qu’aurait joué Trump dans la prise d’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, par une foule contestant les résultats des élections présidentielles.

Les « mid-term »

Dans trois mois doivent se dérouler, aux Etats-Unis, les élections de mi-mandat, les « mid-term ». Plusieurs observateurs s’accordent à dire que le parti démocrate ne manquera pas d’y faire les frais du piètre bilan des deux premières années de la présidence de Joe Biden.

La hausse des prix de l’énergie, l’inflation galopante, la retraite honteuse d’Afghanistan, l’armée ukrainienne, fortement soutenue par livraison de matériel américain, qui se fait tailler en pièces par l’artillerie de Poutine, la liste des échecs de l’administration Biden est, en effet, aussi longue qu’un jour sans pain.

Et pour ne rien arranger, le récent voyage de la présidente du Congrès, Nancy Pélosi, à Taïwan a rendu les Chinois enragés, faisant courir le risque d’un autre conflit militaire de haute intensité au Sud de la mer de Chine, alors que la guerre en cours en Ukraine ne se déroule pas du tout de la manière qu’espéraient les stratèges à Washington.

Bien entendu, si le parti démocrate en venait à perdre sa majorité au Congrès, l’administration Biden aurait les mains liées et ne pourra plus appliquer son programme. Le reste du mandat de Joe Biden va s’enliser dans de stériles batailles politiques au Congrès, prenant fin dans l’entropie, après avoir débuté dans le soupçon de fraude.

Déclin démocratique

En mettant politiquement hors-jeu Donald Trump, qui aura de la peine à s’imposer comme le candidat de son parti aux présidentielles 2024, l’enquête parlementaire et la perquisition du FBI à son domicile fragilisant sa position, les Démocrates espèrent se donner une chance face à un candidat républicain moins populaire que Trump.

Et c’est peut être cette farouche volonté des Démocrates d’écarter Trump qui pourrait s’avérer le coup le plus dur porté à la démocratie américaine. Car, même si l’élite du parti républicain serait tout aussi soulagée que les Démocrates de se débarrasser de Trump, la base partisane des Républicains est foncièrement pro-Trump.

Quelle serait la réaction des « déplorables », comme les avait qualifié Hillary Clinton, s’ils voient que leur candidat préféré est empêché de participer aux présidentielles 2024, après le précédent scrutin qu’ils estiment entaché de fraudes ?

De toute évidence, les Etats-Unis n’ont plus de leçons de démocratie à donner à qui que ce soit.




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 10 Août 2022