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Un SG ne devrait pas dire ça ?

Abdelatif Ouahbi : Une fois chef de gouvernement, je n'en ferai qu’à ma tête !


le Lundi 19 Avril 2021



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Un SG ne devrait pas dire ça ?
Le secrétaire général du PAM n’y est pas allé par quatre chemins pour mettre les mots là où le cœur se trouve. Le cœur, ou l’impulsion du moment. Ce n’est pas notre propos, ici, que de nous ériger en juge des intentions, mais de restituer des mots qui seraient sortis un peu vite de la bouche du secrétaire ?

Ou que ce dernier trouve plaisir à jouer sur les cordes de la provocation. Une provocation qui se vend bien, preuve en est que nous en parlons…

Un choix de mots un peu cru, qui vous sort de cette léthargie habituelle, du moins celle du propos, qui fait son nid chez nombre de politiques assez formalistes.

« Une fois chef de gouvernement,  Je n’en ferai qu’à ma tête ». Une expression assortie d’une connotation négative bien rangée dans l’esprit d’une ribambelle de citoyens qui en tâtent une forme de désinvolture, accouplée  à un  repli sur soi et ses convictions, un rempart contre les idées du dehors. 
 
Au secours de la bourde 
 
Il s’en est fallu que de peu pour que le concerné rectifie le tir, se rattrape avant qu’il ne soit peu, pour rallonger sa rétorque qui prête à confusion, et que chacun interpréterait à sa manie propre, d’allouer à son propos « tout feu » un cadre qui empêcherait ses dérives, et de rajouter donc à sa rengaine le cadre institutionnel, et les prérogatives du chef à défaut de quoi il ne pourrait agir.

En gros, que s’il venait à être investi des pouvoirs du chef de gouvernement, il ne pourrait outrepasser le cadre légal réglé  par la constitution.  Aussi, pour lever bonnement tout objet d’embarras, le secrétaire a tenu à appuyer davantage la raison de son envolée, en pointant du doigt la mollesse accusée, selon sa perception et ses dires,  par le chef du gouvernement actuel, et d’autres chef du même acabit.

Et d’expliquer dans le feu de l’action qu’un chef se devrait interdire de  trembler lors d’une prise de décision, se devrait avoir la fermeté qui sied en les circonstances pour la mener jusqu’à bon port, contre vents et marrées s’il le faut, ne point être ébranlé dans sa démarche par les quelques parasites, médiatiques, populistes, ou autres, qui l’induiraient à faire machine arrière.

Qu’un chef de gouvernement se doit être celui qui tape d’un coup fort sur la table,  une fois les conditions réunies ( de ces pourparlers, et tractations nécessaires…), et les « latitudes » ou prérogatives respectées, au prix d’être impopulaire, car en définitive, et selon les mots du secrétaire, le mandat de ce dernier  est limité dans le temps, et que grand bien lui ferait d’œuvrer pour le bien commun, plutôt que pour de vaines accolades démagogues. 



C’est dit, et c’est comme si c’était fait ? 
 
Certains sceptiques y ont vu une lapalissade, une course inutile, perdue d’avance,  pour se dédouaner d’un mot parti trop vite, révélateur de ce qui suit,  que le secrétaire général se serait brulé les doigts en osant une déclaration aussi tranchée, une sémantique qui manque de tempérance, d’égards vis-à-vis de la fonction, aussi y ont il décelé une claque à la démocratie, à la devise du « faire-ensemble ».

D’autres, dans le secret du caractère de la personne, n’y ont retenu qu’une spontanéité mal saisie, reprise, sitôt corrigée par son auteur, et que pour être politique, l’on est pas moins homme, que la langue ne serait point pourvue d’os comme le dit si bien le dicton populaire.  

Tandis qu’une autre frange n’y a vu que du feu… Circulez ! il n’y a rien à voir…
 
Hicham Aboumerrouane 




Lundi 19 Avril 2021