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Un an ferme pour le hacker des écrans de la CAN


Rédigé par le Mercredi 15 Octobre 2025

Le tribunal correctionnel d’Aïn Sebaâ à Casablanca a condamné à un an de prison ferme un jeune homme reconnu coupable d’avoir piraté des écrans urbains affichant le compte à rebours de la CAN 2025, une affaire emblématique à l’heure de la transformation numérique des villes et de la sécurisation de l’espace public.



Un jugement pour l’exemple à Aïn Sebaâ

Un an ferme pour le hacker des écrans de la CAN
La décision est tombée comme un signal fort: le tribunal correctionnel d’Aïn Sebaâ, à Casablanca, a condamné à un an de prison ferme un jeune homme poursuivi pour avoir piraté des écrans d’affichage urbain dédiés au compte à rebours de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Les faits, qui ont suscité un vif émoi local, s’inscrivent dans un contexte de montée en puissance des dispositifs numériques en milieu urbain, où l’image et l’information deviennent des infrastructures aussi sensibles que la voirie.

Selon les éléments de l’enquête, le mis en cause aurait exploité des failles d’accès à un réseau d’écrans connectés installés dans plusieurs points névralgiques de la métropole. Si l’attaque n’a pas provoqué de dommages matériels, elle a mis en lumière des vulnérabilités techniques et organisationnelles dans la gestion de l’affichage urbain, un service à forte visibilité, particulièrement lorsqu’il touche à un événement d’envergure comme la CAN 2025. La substitution de contenus sur des supports publics, même temporaire, relève juridiquement d’une atteinte à un système de traitement automatisé de données et d’une altération frauduleuse de contenus, des incriminations désormais classiques du droit pénal numérique.

Pour le parquet, la dimension symbolique a pesé: s’attaquer au compte à rebours de la CAN, c’est toucher à un marqueur d’unité nationale et d’attractivité internationale. La peine prononcée, un an ferme, vise donc un double objectif de dissuasion et de pédagogie: rappeler que les “coups d’éclat” numériques dans l’espace public ne sont ni anodins ni sans conséquence, et inciter les opérateurs à rehausser leurs standards de cybersécurité. Les experts auditionnés ont notamment relevé la nécessité d’une meilleure segmentation des réseaux, d’une authentification renforcée des accès de maintenance, et d’un suivi en temps réel par des centres de supervision.

Au-delà du cas d’espèce, l’affaire illustre l’évolution du risque urbain: ce ne sont plus seulement les caméras ou les capteurs qui doivent être sécurisés, mais l’ensemble de la chaîne, du logiciel d’édition de contenus à l’orchestration des playlists d’affichage, en passant par les mises à jour et les protocoles d’urgence en cas d’intrusion. Les collectivités, comme leurs prestataires, sont appelées à s’aligner sur des référentiels de sécurité plus stricts, avec audits réguliers, journalisation des accès et procédures d’alerte.

L’épisode rappelle enfin que la cybersécurité est un sport d’endurance: au moment où le Maroc mise sur la CAN 2025 pour consolider son image, chaque écran devient une vitrine et chaque faille un risque de réputation. En posant un jalon judiciaire net, la justice contribue à redessiner le contrat de confiance entre la ville, ses opérateurs et ses citoyens, pour que la transformation numérique ne soit pas l’angle mort de la sécurité urbaine.

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 15 Octobre 2025