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Un devoir citoyen : Aider les personnes atteintes de maladies « Rares »


Interview avec Dr Khadija MOUSSAYER
Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM)
Réalisé par Dr Anwar CHERKAOUI



A l’occasion de la 15éme journée internationale des maladies rares, qui coïncide cette année avec le Lundi 28 Février 2022, la rédaction Médecine et Santé donne la parole au Dr Khadija MOUSSAYER, présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM).

Un devoir citoyen : Aider les personnes atteintes de maladies « Rares »
L’objectif principal de cet entretien est d’attirer l’attention sur l’isolement d'enfants marocains et de leurs familles, qui souffrent de maladies dites rares.

Les pouvoirs publics ainsi que l’industrie du médicament n’accordent que peu d’importance à ce type de malades.
Ils et elles sont semblent être peu nombreux.
Aucun risque pour l’ordre public s’ils manifestent.
Leur maladie ne rapporte pas gros pour l’industrie pharmaceutique, à quelque exception près.
Maladies rares, donc, personnes oubliées du système de santé.

Une bouée de sauvetage, l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM). Entretien avec Sa présidente Dr Khadija MOUSSAYER.

Dr Anwar CHERKAOUI : Qu’appelle-t- on maladie rare ?

Dr Khadija MOUSSAYER : Les maladies rares sont un ensemble de pathologies qui par définition touchent moins d’une personne sur 2 000. Néanmoins, leur nombre très élevé, près de 8 000 maladies rares déjà recensées, fait qu’une personne sur 20 en est concernée, soit  5 % de la population mondiale et environ 1,5 millions de marocains.

Ces maladies sont souvent chroniques, évolutives et en général graves. Leur expression est extrêmement diverse : neuromusculaires, métaboliques, immunes, cancéreuses.

Entravant l’autonomie, elles empêchent par exemple de « bouger » dans le cas des myopathies, « Voir »pour les rétinites, « Respirer » pour la mucoviscidose, « résister » aux infections pour les déficits immunitaires, « occasionner des fractures » à répétition  en cas  de maladie des os de verre…

Dr Anwar CHERKAOUI : Quelles sont les principales difficultés auxquelles sont exposées ces malades ainsi que leurs familles ?

Cette catégorie d’affections est à l’origine d’innombrables difficultés pour les patients et leur famille.

Cela commence déjà par un long  parcours pour obtenir un diagnostic exact.

Ce dernier est en effet assez difficile du fait du grand nombre de ces maladies rares et de leur présentation clinique souvent déroutante avec des atteintes fréquentes de plusieurs organes. Or, aucun médecin ne peut maîtriser cet ensemble de cas si différents !

Leur  prise en charge est également chaotique au Maroc, du fait justement de l’absence de centres de référence et de compétence pour ces pathologies ainsi que de dépistage néonatal systématique pour tous les nouveau-nés.

L’absence de couverture médicale universelle et la non-disponibilité de certains médicaments compliquent aussi l’obtention de soins réellement efficaces.

Dr Anwar CHERKAOUI : Quelles sont donc les solutions pour limiter les dégâts causés par les maladies rares ?

Dr Khadija MOUSSAYER : Un dépistage néonatal systématique pour tous les nouveau-nés, non encore mis en place au Maroc, est crucial dans cette lutte contre certaines de ces maladies.

Ce dépistage, dés la naissance d’un bébé, permettrait par exemple d‘éviter un handicap certain causé par l’hypothyroïdie congénitale ou par la phénylcétonurie (un défaut d’assimilation d’un acide aminé, la phénylalanine) et cela grâce respectivement à un traitement peu coûteux et à un régime alimentaire adéquat, commencés tous les deux dès la naissance.

On pourrait mieux limiter les dégâts causés par ces maladies également grâce à des thérapeutiques innovantes qui remplacent des substances manquantes, notamment des enzymes ou la thérapie génique qui répare un gène défaillant
 

Un Webinar avec le soutien des Laboratoire Roche et Laprophan, Samedi 26 Février 2022 de 16h à 17h30 sous le thème « Les patients face aux maladies rares ».

Dr Anwar CHERKAOUI : L’alliance des Maladies rares au Maroc (AMRM), créé à votre initiative, est l’une des rares associations si ce n’est la seule qui apporte un soutien à ces malades. Qu’organisez vous pour la célébration de la 15eme journée internationale des maladies rares 2022 / 28 Février.

Dr Khadija MOUSSAYER : Pour cette 15eme édition de la Journée internationale des maladies rares ( Rare Disease Dar), l’Alliance des maladies rares au Maroc (AMRM) organise deux manifestations.

Un Webinar avec le soutien des Laboratoire Roche et Laprophan, Samedi 26 Février 2022 de 16h à 17h30 sous le thème « Les patients face  aux maladies rares  ».

Cette rencontre sera l’occasion de souligner une fois de plus l’ampleur de ces maladies ainsi que les difficultés que doivent surmonter au quotidien les patients pour vivre avec leur mal.

Lien du webinaire  (accès libre):

 https://us02web.zoom.us/j/85844266031?pwd=QnBZQ05xeFJzWEVTeWo0NkRnNnFMUT09

Une manifestation est l’organisation d’une randonnée à Benslimane

La deuxième manifestation est l’organisation d’une randonnée à Benslimane avec le soutien du laboratoire Jansen, le 27 février 2022, en soutien aux maladies rares en général et à une des plus sévères en particulier, l’hypertension artérielle pulmonaire, sous le slogan « un pas pour un meilleur souffle ».

Voir programme détaillé de la randonnée en fichiers attachés ci dessous
 
Toutes l’équipe de la rédaction de LODJ médecine santé et celle de l’émission « Carrefour Santé » apportent tout leur soutien à l’Alliance des maladies rares au Maroc (AMRM).


Samedi 26 Février 2022



le Samedi 26 Février 2022