Par Mustapha Sehimi - Professeur de droit (UMV Rabat), Politologue
Pascal Boniface, directeur de l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS) de Paris, publie sur les carnages d’Israël un livre: "Permis de tuer- Gaza: Génocide, négationnisme et Hasbara"
Соmment ne pas s’insurger ? Le silence sur la situation génocidaire à Gaza interpelle. Comment expliquer le "deux poids deux mesures" lorsqu'on compare contre les bombardements russes les indignations contre -légitimes- sur l'Ukraine et l'omerta sur ceux qui visent la population palestinienne civile soumise à un blocus et à l'affamement ? Pascal Boniface, directeur de l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS) de Paris, publie précisément sur cette question un livre: "Permis de tuer- Gaza: Génocide, négationnisme et Hasbara", éditions Max Milo, avril 2025, 222p.
Le drame
Au quotidien, n'est-ce pas le drame ? Le rendu, si l'on ose dire, pratiquement un "mix". Avec quel contenu ? Des sentiments de culpabilité, de solidarité culturelle, de peur de l'Islam voire d'hostilité contre cette religion. Elle est ainsi présentée comme « un danger sociétal et sécuritaire"; elle cristallise des mémoires coloniales encore prégnantes en même temps qu'une certaine adhésion au concept de "choc des civilisations". Nous y voilà donc ! Pas étonnant qu'un tel mélange conduise à un soutien quasi généralisé en dernière instance à l'action du gouvernement israélien. Certes, les opinions publiques dans les pays occidentaux sont en train d'évoluer au titre de l'aide alimentaire et dans certains cas avec le thème "Free Palestine". De même, une campagne se déploie pour la reconnaissance de l'État palestinien dans la perspective de l'agenda de septembre prochain aux Nations unies. Pour autant, les lignes de fond bougent-elles vraiment ? Restent bien aléatoires en effet les conditions et les modalités d'un processus de règlement fondé notamment sur le schéma de deux États.
L'auteur le proclame: on assassine un peuple aux portes de l'Europe. Il élève la voix : la conscience humaine doit prendre la parole. L'on ne peut plus assister impassibles au massacre d'un peuple bombardé quotidiennement depuis le 8 octobre 2023 tout en étant soumis - à un blocus. Les Gazaouis ne peuvent aller nulle part ailleurs. Ces bombardements sont invisibilisés. Il explique sa position : la défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. "Je ne suis pas pro- palestinien", précise-t-il, je suis pro-droit international, je suis également pro- israélien puisque je suis partisan de la solution des deux États, donc pour l'existence d'Israël et de la Palestine dans des frontières sûres, reconnues comme celles de 1967. Il dénonce le "deux poids deux mesures "sur ce conflit- une hérésie intellectuelle et une faute morale.
L'auteur le proclame: on assassine un peuple aux portes de l'Europe. Il élève la voix : la conscience humaine doit prendre la parole. L'on ne peut plus assister impassibles au massacre d'un peuple bombardé quotidiennement depuis le 8 octobre 2023 tout en étant soumis - à un blocus. Les Gazaouis ne peuvent aller nulle part ailleurs. Ces bombardements sont invisibilisés. Il explique sa position : la défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. "Je ne suis pas pro- palestinien", précise-t-il, je suis pro-droit international, je suis également pro- israélien puisque je suis partisan de la solution des deux États, donc pour l'existence d'Israël et de la Palestine dans des frontières sûres, reconnues comme celles de 1967. Il dénonce le "deux poids deux mesures "sur ce conflit- une hérésie intellectuelle et une faute morale.
Lâcheté
Il rappelle qu'il a condamné les attentats du Hamas le 7 octobre 2023, le terrorisme étant une impasse morale et politique" ; il met à nu également tout un argumentaire fourni par l'État israélien assimilant à de l'antisémitisme toute critique des crimes de guerre commis par Israël. Il n'entend pas garder le silence face à l'inacceptable. ; il ne comprend pas la lâcheté qui conduit certains à fermer les yeux, à se boucher les oreilles et à s'autoréduire au silence - ils ne peuvent pas dire " je ne savais pas".
Des chapitres sont consacrés, entre autres, sur la position de la France et la place du conflit dans la politique intérieure. Les espoirs de paix au Proche-Orient ont disparu depuis le début de ce siècle. La défense d'Israël s'est fait beaucoup plus agressive : les opposants sont considérés comme des adversaires qu'il convient de vaincre; le débat contradictoire n'est plus possible. la France n'a plus qu'une capacité d'action limitée, ayant perdu une partie de son prestige diplomatique. Le climat intellectuel et politique s'est fortement dégradé. Le mérite de ce livre est de tenter de dessiller les yeux de tous et de déconstruire la négation du risque génocidaire à Gaza...
Des chapitres sont consacrés, entre autres, sur la position de la France et la place du conflit dans la politique intérieure. Les espoirs de paix au Proche-Orient ont disparu depuis le début de ce siècle. La défense d'Israël s'est fait beaucoup plus agressive : les opposants sont considérés comme des adversaires qu'il convient de vaincre; le débat contradictoire n'est plus possible. la France n'a plus qu'une capacité d'action limitée, ayant perdu une partie de son prestige diplomatique. Le climat intellectuel et politique s'est fortement dégradé. Le mérite de ce livre est de tenter de dessiller les yeux de tous et de déconstruire la négation du risque génocidaire à Gaza...